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Qu’est-ce que BeReal, le réseau social dont la popularité explose ?

Dès la réception de la notification quotidienne, les utilisateurs ont 2 minutes pour lancer l’application et photographier le lieu où ils se trouvent.

La start-up, créée par deux Français issus de l’école « 42 », totalise déjà 35 millions d’installations et promeut plus « d’authenticité » que sur Instagram.

APPLICATION - Un selfie et une photo de son environnement à une heure différente chaque jour : c’est le principe de BeReal, un réseau social créé par deux Français, qui promet une expérience sans filtre, loin du vernis d’Instagram.

Dès la réception de la notification quotidienne, les utilisateurs ont 2 minutes pour lancer l’application et photographier le lieu où ils se trouvent. Leurs amis peuvent réagir en mimant des emojis comme un pouce levé, une moue surprise ou un visage hilare.

Dans le mode « Découverte », des photos d’utilisateurs défilent de manière aléatoire : l’une montre une partie de billard en cours, une autre la caisse d’un fast-food, une troisième une vidéo diffusée sur un ordinateur.

35 millions d’installations

Lancée en 2020, la plateforme cartonne depuis quelques mois, en particulier chez la génération Z, née entre la fin des années 1990 et le début des années 2010. Elle totalise près de 35 millions d’installations, selon des données fournies par le cabinet spécialisé data.ai.

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BeReal était même début septembre l’application mobile la plus téléchargée aux États-Unis (iOS et Google Play confondus) et figurait dans le top 3 en France et au Royaume-Uni.

Malgré sa popularité, la start-up parisienne verrouille sa communication et ses dirigeants n’accordent pas d’interview aux médias. En guise de réponse à une demande de l’AFP, BeReal a fait parvenir une succincte fiche d’information détaillant le fonctionnement de l’application.

Un selfie et une photo de son environnement à une heure différente chaque jour : c’est le principe de BeReal.
Be Real Un selfie et une photo de son environnement à une heure différente chaque jour : c’est le principe de BeReal.

Sur le profil LinkedIn des cofondateurs, Alexis Barreyat et Kévin Perreau, on apprend qu’ils ont étudié à l’école de codage informatique « 42 », créée et financée par le milliardaire Xavier Niel, et qu’ils sont tous deux amateurs de sports extrêmes.

Alexis Barreyat, originaire de la Drôme, a notamment travaillé pour le fabricant de caméras d’action GoPro avant de créer BeReal, qui emploie actuellement une centaine de salariés.

À l’été 2021, la start-up a levé 30 millions de dollars auprès de plusieurs investisseurs, dont le fonds américain de capital-risque Andreessen Horowitz et Kima Ventures, la holding spécialisée dans le capital d’amorçage de Xavier Niel. Selon le site spécialisé Business Insider, un nouveau tour de table en mai a permis à BeReal de lever 85 millions de dollars supplémentaires, valorisant la société à 600 millions de dollars.

Montrer son vrai visage

Selon le directeur de Kima Ventures, Jean de la Rochebrochard, l’idée de BeReal est venue à Alexis Barreyat lors d’un tournage pour GoPro d’une démonstration de VTT.

« Alors qu’il vivait l’instant, il a été surpris de voir autant d’influenceurs s’activer pour mettre en scène leurs vies avec d’innombrables photos et stories, en essayant des dizaines de filtres et en ratant entièrement le spectacle », a écrit Jean de la Rochebrochard sur son blog. « Cela rendait même certains d’entre eux et leur public malheureux. »

Selon Carolina Milanesi de Creative Strategies, l’attrait pour BeReal vient précisément d’un besoin d’authenticité en réaction aux images trop parfaites d’un réseau comme Instagram. « Les gens sont fatigués des portraits parfaitement lisses qui ne reflètent pas la vie réelle », décrit l’analyste.

« Pour les membres de la génération Z, cela semble être un terrain fertile étant donné qu’ils veulent montrer qui ils sont, à quoi ressemble vraiment leur vie et comment ils se débrouillent », ajoute-t-elle.

Réel engouement ou feu de paille ?

Reste à savoir si BeReal saura s’inscrire dans la durée ou ne sera qu’un feu de paille, comme semble le penser Jennifer Stromer-Galley, professeure à l’école de sciences de l’information de l’université de Syracuse (État de New York) : « Il n’y a pas de raison claire d’y rester au-delà du voyeurisme consistant à observer les expériences de vie d’autres personnes », estime l’universitaire.

L’application suscite également des questions sur la gestion de la vie privée de ses utilisateurs. « Supposons que la caméra arrière montre un ami, vos enfants, l’endroit où vous habitez ou alors votre bureau ou votre écran d’ordinateur », imagine Jennifer Stromer-Galley, qui s’interroge sur l’usage que pourrait faire de ces données des hackers ou des harceleurs.

Pour l’heure, BeReal continue en tout cas d’intriguer. Instagram a mis au point un prototype aux fonctionnalités similaires mais a indiqué à l’AFP ne pas être actuellement en phase de test.

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