Une ado de 13 ans meurt d’un cancer du sein auquel personne ne croyait

Une ado de 12 ans meurt d'un cancer rarissime

Shiloh, une adolescente de 13 ans à peine, est morte d’un cancer au sein gauche en décembre 2021. Ses parents prévoient d’attaquer les nombreux établissements médicaux qui n’ont pas cru à un tel diagnostic à cause de son âge.

“Mais, madame, un cancer du sein à 12 ans, ça n’existe pas”, voilà ce que s’est entendu répondre la mère de Shiloh, une adolescente de 12 ans souffrant d’un cancer au sein gauche à plusieurs reprises. L’adolescente est pourtant morte des suites de sa pathologie en décembre 2021 alors qu’elle venait d’avoir 13 ans, rapporte le journal Le Parisien. Son cancer n’avait finalement été diagnostiqué que quatre mois avant son décès. Ses parents prévoient désormais de s’attaquer aux différents établissements qui ont reçu leur fille.

De mauvais diagnostics consécutifs

Cette terrible histoire commence en mars 2021 alors que Shiloh, alors âgée de 12 ans, se plaint de petits boutons et une sorte de peau d’orange. Elles filent toutes les deux au Centre d’imagerie de la femme, à Franconville, dans le Val-d’Oise, devant lequel sont affichées des campagnes de prévention contre le cancer du sein. Mais à l’intérieur, le sein “gonflé, chaud et douloureux” de l’adolescente amène le médecin à conclure à une mastite, une irritation du sein le plus souvent bénigne. Il refuse donc une mammographie dont le rayonnement est déconseillé pour les glandes mammaires des jeunes femmes de moins de 30 ans. Le parcours du combattant ne fait que commencer.

Le 6 avril 2021, Shiloh et sa mère se rendent aux urgences. Là encore, le personnel évoque une mastite et ne fait pas de palpation. La jeune fille se voit simplement mise sous antibiotiques pendant 15 jours. Mais le 2 mai, elle peine à se tenir debout et sa mère découvre que son sein a commencé à suinter. Elles foncent donc au centre hospitalier Victor-Dupouy, à Argenteuil, sur les conseils de leur médecin traitant. Résultat : antibiotiques, à nouveau, et une hospitalisation de neuf jours. Puis, des questions sous-entendant une maltraitance. La famille est effondrée.

Une chimiothérapie trop tardive

L'État de Shiloh se dégrade encore après sa sortie de l’hôpital. Après la consultation d’un nouveau dermatologue, elle finit toutefois par subir une biopsie le 3 juillet. Le résultat tombe le 28 juillet : angiosarcome mammaire de grade II, pas tout à fait un cancer du sein classique mais un cancer qui s’est “installé” sur le sein, d’après un médecin interrogé par nos confrères du Parisien. Un résultat qui fait écho aux conclusions d’un autre médecin que la mère et la fille ont vu en attendant le résultat de l’examen.

Un protocole de chimiothérapie est finalement mis en place en août 2021. Pourtant, après une phase positive, la tumeur reprend des forces et se remet à dévorer le sein de Shiloh. La jeune femme meurt finalement le 8 décembre, moins de neuf mois après la première alerte. L’argent que sa famille avait récolté en ligne pour financer son traitement a dû être utilisé pour ses obsèques à la place. Ses parents, ivres de tristesse et en colère contre une partie du corps médical, ont décidé de porter plainte contre plusieurs établissements médicaux et médecins impliqués dans l’errance médicale dont ils estiment qu’elle a tué leur fille. “Pris à temps, il y avait la possibilité qu’elle s’en sorte. Même si cela prend dix ans, j’irai jusqu’au bout”, affirme sa mère.

Selon un médecin dont nos confrères rapportent les propos, il semble toutefois nécessaire de rappeler, qu’en France, seuls “​​huit cas d’angiosarcome du sein sur une période de près de quarante ans” ont été identifiés. Tous chez des adultes de plus de 32 ans mais aucun chez un enfant.

VIDÉO - Carnet de Santé - Dr Christian Recchia : "Le cancer du sein chez la femme, c’est 12 000 décès par an en France"