Adriana Lima ambassadrice de la Fifa, la nomination qui fait grincer des dents

FOOTBALL - La Fédération internationale de football, la Fifa, a choisi un top-modèle pour représenter la prochaine compétition féminine de football, la Coupe du monde 2023. Sauf que cela ne fait pas consensus car Adriana Lima -c’est bien d’elle qu’il s’agit- s’est fait connaître pour sa plastique, par exemple lors des défilés de la marque de lingerie Victoria’s Secret, et non pour ses talents de sportive.

  

Même si elle se définit elle-même comme « une grande passionnée de football » , l’ancienne « ange » de Victoria’s Secret ne s’est ainsi jamais engagée dans le sport avant cette nomination. Et ce n’est pas un problème pour le président de la Fifa, Gianni Infantino. Au contraire, d’après lui, Adriana Lima a des fans partout dans le monde et sa nomination en fait donc un bon moyen de faire connaître encore plus la compétition.

Était-ce vraiment l’ambassadrice dont le foot avait besoin ?

Pourtant, la nomination qui ne passe pas chez les championnes ou les amateurs de ballon rond. En pointe de la contestation, on retrouve Moya Dodd, l’ancienne vice-capitaine de l’équipe féminine australienne, qui a notamment dirigé le groupe de travail de la Fifa sur le football pratiqué par les femmes.

Ancienne membre du conseil exécutif de la fédération, la sportive a vivement critiqué la nomination dans un message publié sur son compte Twitter le mardi 28 février :

« Sérieusement, Fifa, est-ce que c’est vraiment l’ambassadrice dont nous avions besoin pour créer l’intérêt de nos fans à l’approche de la Coupe du monde ? Assourdissant. »

Moya Dodd ne s’est pas contentée de ce seul message puisque depuis l’annonce du choix d’Adriana Lima, elle s’exprime sans relâche, dénonçant une décision complètement hors du temps et contre productive dans l’avancé pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

« Parce que quand une fille joue au football, le monde la voit différemment. Au lieu d’être complimentée sur son apparence ou sa jolie robe, elle est admirée pour ce qu’elle peut faire, ce qui peut modifier ses aspirations dans la vie ».

Sur-sexualisation et lingerie

D’autres réactions en ce sens ont déferlé sur les réseaux sociaux. Des critiques venant d’athlète comme Kate Richardson-Walsh, joueuse de hockey sur gazon britannique, ou encore de personnalités publiques comme l’avocat australien Piers Mitchem.

« En 2003, je me suis sentie obligée d’écrire ma thèse sur la sur-sexualisation des sports féminins et des athlètes féminines. Nous sommes en 2023 et la Fifa a nommé Adriana Lima ambassadrice de la Coupe du monde féminine. Tu ne pouvais pas inventer cette merde. »

« Alors… ça y est. La Fifa vient de faire d’un modèle de lingerie l’ambassadrice de la Women’s Word Cup. En 2023 »

La Fifa, devenue familière des polémiques, avait déjà été prise à partie le mois dernier par le syndicat australien des footballeurs professionnels et les défenseurs des LGBTQ+. Ces derniers fustigeaient alors la Fédération internationale d’avoir accepté le parrainage de l’autorité saoudienne du tourisme pour la Coupe du monde féminine.

Adriana Lima, elle, n’a pour l’heure pas réagi aux critiques qui la visent. La top-modèle se dit simplement « très reconnaissante et honorée d’avoir été choisie par la FIFA », et affiche fièrement sa nomination sur son compte Instagram.

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