Affaire Abad: une élue centriste dépose une plainte contre le ministre pour tentative de viol

Damien Abad - AFP
Damien Abad - AFP

Les faits se sont déroulés en 2010, et ne sont donc pas prescrits.

Un nouveau tournant dans l'affaire Abad. Le ministre des Solidarités est visé par une plainte déposée par une élue centriste qui l'accuse de tentative de viol a appris ce lundi BFMTV auprès de l'avocat de la plaignante et du parquet, confirmant des informations de Mediapart.

Les faits, révélés par le média indépendant quelques semaines plus tôt, s'étaient déroulés lors d'une fête au domicile de Damien Abad en juillet 2010. Ceux-ci ne sont donc pas prescrit, puisqu'ils se sont déroulés dans les 20 dernières années.

Damien Abad, lui, continue de nier les accusations. "Une nouvelle fois, je conteste avec la plus grande fermeté toute accusation de tentative de viol ou d'agression sexuelle portée contre moi. Je ne laisserai pas ces accusations mensongères et scandaleuses sans réponse", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Il a par ailleurs annoncé qu'il comptait déposer une plainte pour "dénonciation calomnieuse". "Ma détermination est totale", a-t-il ajouté.

Huit attestations de témoins ou confidents

L'accusatrice anonyme, surnommée Laëtitia par Mediapart, assure que pendant la fête en question, Damien Abad lui aurait offert un verre. Voyant quelque chose de suspect au fond de celui-ci, elle affirme être allé aux toilettes pour recracher sa gorgée. Alors qu'elle sortait, elle explique que le député l'attendait, et l'aurait poussé dans une pièce pour lui imposer une fellation.

Elle a finalement réussi à lui échapper en le frappant au ventre, mais assure avoir été "surprise de sa force". Damien Abad a de son côté déjà mis en avant son handicap pour se défendre, assurant qu'il n'est pas en capacité de contraindre une femme à avoir une relation sexuelle avec lui.

Pour appuyer sa plainte, Laëtitia a fourni à la justice huit attestations de témoins ou de confident, donc son médecin. Elle affirme agir aujourd'hui "pour éviter qu'il n'y ait d'autres victimes".

Des premiers appels à la démission

Les réactions du monde politique ne se sont pas faites attendre après les révélations de Mediapart. La députée de la Nupes Clémentine Autain a interpellé Elisabeth Borne sur les réseaux sociaux, estimant que "M. Abad doit être démis de son ministère".

L'Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique a également appelé à la "démission immédiate du ministre". "Vous aviez assuré que si la justice était à nouveau saisie, vous en tireriez toutes les conséquences. Une des victimes présumée a porté plainte. À votre tour, maintenant, d’agir", a déclaré l'Observatoire sur Twitter.

Article original publié sur BFMTV.com

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