Affaire Darmanin: Schiappa n'aurait "jamais accepté de travailler avec un homme coupable de viol"

Marlène Schiappa quitte le Palais de l'Élysée le 19 juillet 2017  - Martin BUREAU / AFP
Marlène Schiappa quitte le Palais de l'Élysée le 19 juillet 2017 - Martin BUREAU / AFP

Alors que des centaines de personnes ont manifesté vendredi pour dénoncer la nomination de Gérald Darmanin à l'Intérieur, Marlène Schiappa se défend dans les colonnes du Journal du Dimanche, affirmant qu'elle n'aurait "jamais accepté de travailler avec un homme coupable de viol".

La nouvelle ministre déléguée chargée de la Citoyenneté déclare au JDD ne "pas du tout" être là pour surveiller Gérald Darmanin. "Le Président a choisi un ministre de l'Intérieur en qui il a confiance, point."

Trois non-lieux

Interrogée sur la reprise des investigations concernant la plainte pour viol déposée contre le nouveau locataire de la place Beauvau, Marlène Schiappa dit "comprendre les questions". Mais ajoute: "La réponse, ce sont trois non-lieux en justice."

La ministre fait référence à deux affaires disjointes. En 2018, une habitante de Tourcoing (Nord) dont Darmanin était maire, a déposé plainte pour "abus de faiblesse". Elle assurait que ce dernier lui avait demandé des faveurs sexuelles contre un logement. Cette procédure a été classée sans suite par le parquet de Paris au printemps 2018.

En parallèle, une seconde femme a déposé plainte en 2017, cette fois pour viol et harcèlement sexuel. Le parquet a également prononcé un premier non-lieu, puis un second après un dépôt d'une nouvelle plainte avec constitution de partie civile. La procédure a toutefois été relancée par la cour d'appel de Paris début juin, enclenchant de nouvelles investigations.

Récupération politique

"Je suis féministe depuis toujours, jamais je n'aurais accepté de travailler avec un homme reconnu coupable de viol", se justifie Marlène Schiappa, ajoutant qu'il y a "des tentatives de récupération politique". Citant le Grenelle des violences conjugales et le ministère chargé de l'Égalité entre les femmes et les hommes - dirigé par Élisabeth Moreno -, elle affirme:

"Ce gouvernement agit pour l'égalité femmes-hommes, j'en suis garante."

Enfin, Marlène Schiappa a été interrogée sur des propos tenus par Éric Dupond-Moretti sur l'outrage sexiste alors qu'il était avocat. Sur notre antenne, le pénaliste avait déclaré que le harcèlement de rue tenait à "l'éducation de chacun". Il s'était opposé à la création d'un nouveau délit, estimant qu'il s'agissait de "l'hyper-règlementation".

"Est-ce que l'Etat a vocation à réglementer tous les comportements? Moi je ne le crois pas. (...) C'est ahurissant. Que l'Etat inflige une infraction de 90 euros, là aussi on déconne complètement ", avait-il déclaré.

"Je suis sûre qu'il fera appliquer cette loi votée à l'unanimité qui condamne le harcèlement de rue, pas les regards appuyés", a répondu la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté.

Article original publié sur BFMTV.com