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Alcoolisation foetale : au Royaume-Uni, un jeune sur quatre ignore qu'il ne faut pas boire d'alcool pendant la grossesse

Alcoolisation foetale : au Royaume-Uni, un jeune sur quatre ignore qu'il ne faut pas boire d'alcool pendant la grossesse

26% des 18/25 ans ignorent que les directives officielles recommandent de ne pas boire du tout d’alcool pendant la grossesse.

Le chiffre est stupéfiant. Selon une enquête menée auprès de 2 000 Britanniques, un quart des sondés âgés entre 18 et 25 ans ignore que les femmes ne doivent pas consommer d’alcool pendant la grossesse. D’ailleurs, ils sont 26% à reconnaître ignorer que les directives officielles proscrivent totalement la consommation d’alcool chez les femmes enceintes. Parmi le panel, près de la moitié (49%) a déclaré obtenir des informations sur l'alcool pendant la grossesse sur les réseaux sociaux, tandis que quatre sur dix en ont discuté avec un enseignant. “L'information, c'est le pouvoir. Il est profondément préoccupant que si peu de jeunes soient conscients des dangers”, s’est inquiétée Sandra Butcher, directrice générale de la branche britannique de l'Organisation nationale sur le syndrome d'alcoolisme fœtal, citée par le Daily Mail. Quand une femme enceinte boit de l’alcool, la boisson traverse le placenta et entre ainsi dans la circulation sanguine. Le sang du bébé va alors, comme sa mère, contenir de l’alcool.

Si les données anglaises sont peu rassurantes, le bilan français est lui aussi préoccupant. En 2016, une étude rapportait que, pour 75% des Français, une consommation modérée d’alcool restait possible sans risque pendant la grossesse. Une étude BVA, reprise par Santé Publique France, souligne que 39% du panel estimait qu’une consommation d’un verre pour les grandes occasions restait tolérable. Ils étaient également 18% à assurer qu’une consommation de "quelques gorgées" de temps en temps ne posait pas de problème. Pour 8%, il était également possible de boire un verre ou deux dans le mois. Selon cette étude, 3% assurait qu’une consommation quotidienne d’alcool était également possible pendant la grossesse.

Attention au syndrome d’alcoolisation foetale

Pourtant, pendant la grossesse, la règle est simple : zéro alcool. Pour tous. Sans ajustement. En France, la consommation d’alcool pendant la grossesse représente la première cause de handicap mental d’origine non-génétique chez l’enfant. D’ailleurs, le syndrome d’alcoolisation fœtale toucherait une naissance sur 1 000. “L’exposition prénatale à l’alcool représente un facteur de risque d’anomalies à tous les stades de la grossesse, notamment à son début ; ce risque est commun à toutes les variétés de boissons alcoolisées (apéritif, vin, bière, cidre, spiritueux, etc.) et existe même lors de consommations ponctuelles”, rappelle la Haute Autorité de Santé. Et les conséquences sont catastrophiques : des malformations faciales ou un retard de croissance.

Comme le détaille la HAS, les enfants peuvent également souffrir de troubles du développement neurologique pouvant se manifester par des difficultés d’apprentissage (attention, mémoire, raisonnement), des troubles du calcul, des troubles du langage, une déficience de certains sens (surtout de la vision), des troubles du comportement, des troubles des facultés d’adaptation et des conduites sociales, source de difficultés d’insertion sociale. “La forme clinique la plus fréquente est la forme partielle qui est responsable de troubles neurodéveloppementaux, d’échec scolaire, de troubles des conduites, de délinquance et d’incarcération, de consommation de produits à l’adolescence”, alerte la HAS. En France, selon le Baromètre santé 2017 de Santé publique France, “parmi les femmes interrogées, enceintes au moment de l’enquête ou mères d’un enfant de moins de 5 ans, 1 sur 10 a déclaré avoir consommé de l’alcool occasionnellement pendant sa grossesse”.

Pour obtenir de l’aide, contactez le numéro d’appel d’Alcool Info Service 0 980 980 930 7 jours sur 7 de 8 heures à 2 heures du matin. L’appel est anonyme et non sutaxé.