Alexandre Benalla, pour tout l’or du Tchad

Seconde audition d'Alexandre Benalla au Sénat, à Paris ce lundi.

Quel était le véritable objet du voyage de l'ancien garde du corps du président Macron au Tchad ? La question reste entière, malgré l’audition de l’intéressé devant une commission sénatoriale ce lundi. C’est peut-être en direction de la nouvelle manne du pays, l’or du Tibesti qu’il faut chercher la raison de cette mission qui a suscité le scandale.

Ils s’appelaient Galmaye Derdimi et Hassan Kelle Lony. Ce n’était pas des enfants de chœur, loin de là. Il y a une dizaine d’années, ils avaient participé aux grandes rébellions qui, de l’est du Tchad, avaient fondu sur la capitale, N’Djamena. Leur rêve de gloire et de richesse s’était brisé à 300 mètres du palais présidentiel, sous le feu de l’armée française venue à la rescousse du potentat local, Idriss Déby. Après l’éparpillement de la rébellion, ils s’étaient retrouvés comme deux joueurs plumés au arbatachar, le poker tchadien. Alors, quand ils avaient appris l’existence de gisements d’or au Tibesti, cette immense région désertique et montagneuse de l’extrême-nord, ils n’avaient pas hésité. Avec leurs dernières économies, ils avaient acheté un peu de matériel artisanal, pas grand-chose, juste de quoi extraire quelques pépites. Comme des centaines d’autres, ils s’étaient installés à Kouri Bougoudi, une ville minière non loin de la frontière tchado-libyenne. Les conditions de vie y sont rudes. Le vent souffle en rafales et le sable griffe les visages. Le matin, un froid mordant engourdit les corps, avant que ne tombe une insoutenable chaleur, comme un couvercle sur une casserole en fonte. Il n’y a pas d’eau à Kouri Bougoudi, l’or bleu est convoyé par citernes et certains jours, quand le ravitaillement n’arrive pas, il se négocie presque plus cher que l’or jaune. Mais tout de même, pour les deux comparses, c’était le Pérou. Les pépites se trouvaient là, à portée de main, il ne fallait pas creuser bien profond pour les dénicher et les vendre une petite fortune. Et puis, il y eut cette aube terrible du 13 septembre. (...)

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