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"Angoisse", "déchéance" : la Nupes en colère après les propos du député RN José Gonzalez sur l'Algérie

Le doyen des députés, José Gonzalez (RN), donne le coup d'envoi des travaux de la nouvelle Assemblée nationale, le 28 juin 2022 à Paris - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP
Le doyen des députés, José Gonzalez (RN), donne le coup d'envoi des travaux de la nouvelle Assemblée nationale, le 28 juin 2022 à Paris - Christophe ARCHAMBAULT © 2019 AFP

Celui qui a présidé la première séance de l'Assemblée nationale a tenu des propos qui ont choqué à gauche.

Une présidence temporaire qui crispe à gauche. Ce mardi, le député des Bouches-du-Rhône sous l'étiquette du Rassemblement national José Gonzalez a ouvert la première séance de la nouvelle Assemblée nationale en sa qualité de doyen. Pendant son discours, l'élu a notamment mis en avant son parcours personnel, lui qui est né en Algérie avant les accords d'Évian.

"J'ai laissé là-bas une partie de ma France et beaucoup d'amis. Je suis un homme qui a vu son âme à jamais meurtrie", a-t-il déclaré, avant de s'interrompre, pris par l'émotion.

Cette pause dans son discours a été suivi de quelques applaudissements dans l'Assemblée, ce qui a eu le don d'agacer dans le camps de la Nupes.

"Angoisse"

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, a notamment déclaré à notre micro: "c'est curieux que quelqu'un soit venu plaider sa nostalgie pour l'Algérie française et qu'il y a une partie qui l'a applaudi". Il ajoute par ailleurs que cela est un signe supplémentaire que "le front républicain est en train de s'effondrer".

"Ouverture de la XVIe législature et applaudissements nourris pour le discours du doyen de l'Assemblée (RN) en forme d'ôde à l'Algérie Française. Angoisse", a tweeté de son côté la député de la Drôme, Marie Pochon, elle aussi élue sous l'étiquette de la Nupes. Même son de cloche pour sa collègue élue dans le Bas-Rhin Sandra Regol, qui se dit "abasourdie" par les applaudissements et qui parle de "déchéance".

"La dédiabolisation vole en éclats"

La colère des élus à gauche ne s'est pas calmée après la séance, puisque José Gonzalez a poursuivi ses propos devant des journalistes. "Si je vous emmène avec moi en Algérie, (...) dans le Djebel, vous verrez beaucoup beaucoup beaucoup d’Algériens qui n'ont jamais connu la France, et qui nous disent: 'monsieur, quand est-ce que vous revenez'", a-t-il expliqué.

"Franchement, je ne suis pas là pour juger si l'OAS a commis des crimes, je ne sais même pas ce qu'était l'OAS ou presque pas", assure-t-il par ailleurs au micro de journalistes.

Une déclaration qui a suscité une réaction de l'écologiste Sandrine Rousseau à notre micro. "C'est inadmissible dans cet hémicycle là. (...) Je trouve que cette nostalgie de la colonisation à l'intérieur de notre hémicycle dis à quel point la dédiabolisation est tombée. Il a suffit d'un discours pour que ça tombe", a-t-elle déclaré.

Si cette prise de parole tend à gauche, le Rassemblement national ne semble pas du tout embarrassé. En effet, le président du parti Jordan Bardella a souligné un "discours émouvant et rassembleur" de la part de José Gonzalez. "Il nous a tous rendus fiers", a-t-il ajouté.

Pour Louis Alliot, maire RN de Perpignan, il s'agit uniquement d'une opinion personnelle de la part du député. "Le discours de monsieur Gonzalez faisait référence à sa vie en Algérie, qui était sa terre natale, et où il a enterré ses grands-parents", a-t-il assuré.

Une première polémique qui devrait accentuer les tensions entre les deux blocs d'opposition dès le premier jour de cette nouvelle Assemblée.

Article original publié sur BFMTV.com

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