Polémiques sur l'antisémitisme: la présidente d'Harvard démissionne et évoque des "menaces" racistes

La présidente de la prestigieuse université Harvard, Claudine Gay, annonce sa démission ce mardi 2 janvier, sur fond de critiques sur ses propos jugés ambigus sur des questions liées à l'antisémitisme sur le campus et d'accusations de plagiat.

"C'est le cœur lourd mais avec un profond amour pour Harvard que je vous écris pour vous annoncer que je vais quitter mon poste de présidente", écrit-elle dans une lettre publiée sur le site de l'université.

"Il est dans l'intérêt de Harvard que je démissionne afin que notre communauté puisse traverser cette période de défis extraordinaires en se concentrant sur l'institution plutôt que sur un individu en particulier", dit-elle pour justifier sa décision.

Le doyen d'Harvard Alan M. Garber "assurera la présidence par intérim à compter de ce jour", annonce l'université dans un communiqué.

"Animosité raciale"

Dans sa lettre, Claudine Gay affirme par ailleurs avoir été "victime d'attaques personnelles et de menaces alimentées par l'animosité raciale".

"La présidente de Harvard, Claudine Gay, démissionnera mardi après-midi, mettant fin à la présidence la plus courte de l'histoire de l'université", avait révélé un peu plus tôt le journal universitaire Harvard Crimson.

Mi-décembre, la direction d'Harvard avait pourtant maintenu sa confiance dans sa présidente. Dans une lettre, près de 700 professeurs s'étaient également opposés aux appels à la démission de la dirigeante, appelant l'université à résister "aux pressions politiques".

Claudine Gay était sous pression depuis une audition houleuse au Congrès américain début décembre. Lorsqu'une élue républicaine lui a demandé sans détour si "appeler au génocide des juifs violait le règlement sur le harcèlement à Harvard, oui ou non?", Claudine Gay a répondu "cela peut, en fonction du contexte", avant d'ajouter "si c'est dirigé contre une personne".

Elle devient la deuxième présidente de l'Ivy League - qui rassemble huit universités très prestigieuses - à démissionner. En décembre, Elizabeth Magill, la présidente d'UPenn (Philadelphie), également critiquée pour ses propos lors de cette même audition, avait remis sa démission.

Article original publié sur BFMTV.com