En Argentine, Javier Miliei annonce une dérégulation économique choc dix jours après son élection
Le président argentin a signé un décret destiné à modifier ou abroger plus de 300 normes dont celles sur les loyers, les privatisations et le droit du travail.
ARGENTINE - Après seulement une dizaine de jours au pouvoir, Javier Milei annonce une dérégulation massive de l’économie. Le président ultralibéral argentin a annoncé mercredi 20 décembre a signé un décret destiné à modifier ou abroger plus de 300 normes dont celles sur les loyers, les privatisations et le droit du travail.
En Argentine, Javier Milei dévalue le peso de plus de 50 % et serre la vis sur un plan budgétaire
« L’objectif est d’entamer le chemin vers la reconstruction du pays, rendre la liberté et l’autonomie aux individus et commencer à désarmer l’énorme quantité de régulations qui ont retenu, entravé et empêché la croissance économique dans notre pays », a déclaré Javier Milei dans une allocution diffusée à la radio et à la télévision.
#CadenaNacional:
Por las medidas que anunció Javier Milei pic.twitter.com/AglXt5fUHK— ¿Por qué es tendencia? (@porquetendencia) December 21, 2023
Le décret doit toutefois encore passer par le Parlement, où le parti du président est minoritaire.
Parmi les mesures annoncées figurent l’abrogation de la loi encadrant les loyers « pour que le marché immobilier recommence à fonctionner sans problème », a expliqué le président, élu en novembre et qui a pris ses fonctions le 10 décembre.
Doivent également être abrogées les lois empêchant la privatisation d’entreprises publiques comme la compagnie aérienne Aerolineas Argentinas ou le groupe pétrolier YPF. Les sociétés publiques seront toutes transformées en sociétés anonymes en vue de leur privatisation, a affirmé Javier Milei.
Le chef de l’État a aussi annoncé une « modernisation du droit du travail » pour créer plus d’emplois, la modification de la loi sur les sociétés pour que les clubs de football puissent se transformer en sociétés anonymes, et une longue série d’autres mesures de dérégulation dans les secteurs du tourisme, de la santé, d’internet, du transport aérien, de la pharmacie, de la viticulture ou encore du commerce.
Une première manifestation contre le nouveau président
Le décret a été publié à minuit au journal officiel. Il devra être examiné dans les dix jours par une commission mixte composée de députés et de sénateurs, mais ne sera invalidé que s’il est rejeté par les deux chambres du Parlement, a expliqué à l’AFP l’avocat constitutionnaliste Emiliano Vitaliani.
Le parti d’extrême droite de Javier Milei, La Libertad Avanza, ne compte que 40 sièges sur 257 à la Chambre basse et seulement sept sièges au Sénat sur 72. Il devra donc chercher des soutiens auprès de la coalition de centre-droit Juntos por el Cambio, partiellement alliée avec M. Milei et qui compte 81 députés et 24 sénateurs, et auprès des 26 députés et huit sénateurs indépendants. L’opposition péroniste, elle, compte 105 députés et 33 sénateurs, et la gauche cinq députés.
Javier Milei avait annoncé le 12 décembre une première série de mesures, notamment une dévaluation choc de plus de 50 % du peso et la réduction des subventions aux transports et à l’énergie.
Cet économiste de 53 ans a été élu sur un programme de « tronçonnage » de l’État, de dégagisme de la « caste politique » et de thérapie de choc pour redresser le pays où l’inflation dépasse les 160 % sur un an et qui compte plus de 40 % de pauvres.
Javier Milei souhaite ramener les dépenses publiques à 5 % du Produit intérieur brut (PIB). L’Argentine a été impliquée dans « une série de crises au cours des cent dernières années qui ont toutes la même origine : le déficit budgétaire », a-t-il justifié dans son discours.
Quelques heures avant l’allocution présidentielle, des milliers de manifestants avaient déjà défilé dans la capitale à l’appel des organisations de gauche Polo Obrero et Movimiento Socialista. Il s’agissait de la première manifestation contre Javier Milei depuis son arrivée au pouvoir.
Minuit devant le Congrès argentin, manifestation spontanée contre les annonces d'austérité, de casse sociale et de privatisations de Javier Milei, le nouveau président anarcocapitaliste pic.twitter.com/yTYuBfzrm4
— Mathilde Guillaume (@mathildebuenos) December 21, 2023
Révolte sociale, déjà, en Argentine après que le président d'extrême droite Milei a décrété la suppression des budgets sociaux, la privatisation de l’État et durci le système répressif. Le réveil sera dur pour les électeurs bernés par la machinerie médiatique d'un "Trump latino". pic.twitter.com/BvZDTSIrVP
— Thierry Deronne (@venezuelainfos) December 21, 2023
VIDÉO - Argentine : Javier Milei annonce une dérégulation massive de l'économie
À voir également sur Le HuffPost :
En Argentine, Javier Milei apparaît souvent avec une tronçonneuse à la main, voici pourquoi