Un père détourne l'indemnité de sa fille, victime de l'attentat de Nice en 2016

L'homme divorcé s'est fait passé pour la mère de sa fille pour obtenir l'indemnité.

Blessée au bras lors de l'attaque terroriste qui avait fait plus de 80 morts sur la promenade des Anglais, une jeune Niçoise aurait dû recevoir 30 000 euros du Fonds de garantie des victimes, mais son père a fait en sorte de toucher l'argent à sa place.

Un égoïsme choquant. Un père de famille divorcé a récemment été condamné par le tribunal correctionnel de Nice à un an de prison avec sursis pour avoir escroqué le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme. Il a également été condamné à rembourser l'indemnité indûment perçue, qui s'élève à 30 000 euros.

A l'origine, cette somme aurait dû être versée à la fille de l'accusée, qui se trouvait sur la Promenade des Anglais, à Nice, le 14 juillet 2016, lorsqu'une attaque terroriste au camion-bélier a été commise. Mineure à l'époque, l'adolescente avait été "gravement blessée au bras", comme l'indique Nice Matin.

Le père se fait passer pour la mère pour toucher l'indemnité

Recensée parmi les victimes de cet effroyable attentat, la jeune fille aujourd'hui âgée de 18 ans n'a cependant jamais perçu les 30 000 euros du Fonds de garantie auxquels elle avait légalement droit à titre d'indemnité. Et pour cause : son père a manigancé derrière son dos pour toucher cette somme à sa place !

Nice Matin rapporte ainsi que l'individu peu scrupuleux a mystifié le Fonds de garantie "en se faisant passer" pour la mère de sa fille, dont il est séparé depuis un moment. Il a ainsi obtenu le chèque d'indemnité qu'il a ensuite versé sur son propre compte.

Le préjudice encore loin d'être réparé

Son ancienne compagne a cependant eu vent de la combine et a prévenu le juge des tutelles, déclenchant l'ouverture d'une enquête, qui allait rapidement mettre en évidence l'escroquerie. Nice Matin précise cependant que dans le cadre du procès, c'est le Fonds de garantie qui a été retenu comme victime et non la jeune fille, car "l’escroquerie ou le vol ne peuvent donner lieu à des poursuites pénales quand ils ont lieu dans l’environnement familial".

Alors que le parquet avait requis une peine de huit mois de prison avec sursis, le tribunal s'est donc montré moins clément. "Dans ce dossier, il y a des larmes des deux côtés, assure l'avocat de la jeune fille. Son père, agent de sécurité, a commencé à rembourser mais des petites sommes. Il s’est engagé à augmenter les versements." Pour l'heure, le préjudice est donc encore loin d'être réparé.