Au Texas, ces profs ne veulent plus parler "d'esclavage" mais de "relocalisation" et suscitent un tollé
Des professeurs du Texas ont proposé de parler dans les programmes scolaires de "relocalisation involontaire" des Africains, plutôt que d'esclavage. La proposition a suscité un tollé.
ÉTATS-UNIS - De quoi susciter énormément de colère. Certains professeurs texans ont proposé de parler de “relocalisation involontaire” plutôt que d’esclavage dans les programmes scolaires, pour nommer l’arrivée forcée des Africains aux États-Unis entre le XVII et le XIXe siècle, a rapporté jeudi 30 juin le journal Texas Tribune.
Actuellement, l’esclavage n’est pas abordé en “second grade”, l’équivalent du CE1. Le Texas State Board of Education, l’instance qui s’occupe notamment des programmes scolaires, a fait appel à des groupes de travail pour réfléchir à introduire cette notion. L’un d’eux, composé de neuf personnes, a donc proposé de “comparer les voyages vers l’Amérique, notamment l’immigration irlandaise volontaire et la relocalisation involontaire du peuple africain pendant la colonisation”, selon un brouillon obtenu par le Texas Tribune.
La proposition et surtout les termes employés ont déclenché la colère du sénateur démocrate connu pour son engagement contre les armes à feu Chris Murphy. “Les républicains refusent désormais d’utiliser le mot ‘esclavage’”, a-t-il dénoncé. Des dizaines d’autres internautes ont exprimé leur incompréhension sur Twitter.
Republicans now refuse to use the word “slavery”. https://t.co/77OGlCfape
— Chris Murphy (@ChrisMurphyCT) July 1, 2022
A Texas educator group proposed referring to slavery as "involuntary relocation."
Next up!
Mass Shootings: Reckless Disposal of Ammunition
World Hunger: Involuntary Diet
Climate Change: Seasonal Changes
COVID Pandemic: A Flesh Wound
Poverty: Learned Helplessness— Wajahat Ali (@WajahatAli) June 30, 2022
“Un groupe d’éducateurs du Texas a proposé de qualifier l’esclavage de “déplacement involontaire”. La prochaine étape! Fusillades de masse: élimination imprudente des munitions. La faim dans le monde: régime involontaire. Changement climatique: changements saisonniers. Pandémie de COVID: une blessure dans la chair. Pauvreté: impuissance apprise”
Thé systematic mis-éducation of Americans:
Some Texas schools may call slavery 'involuntary relocation' #slavery | AP News. @APNewshttps://t.co/6zQTlKqqPp— Dr. Malinda S. Smith (@MalindaSmith) July 1, 2022
“La dé-éducation systématique des Américains...”
“Le conseil a à l’unanimité demandé au groupe de travail de revoir l’expression utilisée”, a déclaré Keven Ellis, à la tête du Texas State Board of Education dans un communiqué. Aicha Davis, démocrate membre du conseil, a également déclaré au quotidien local: “Je ne sais pas quelle était leur intention, mais ça ne va pas être acceptable.”
Offensive conservatrice dans les écoles, et ailleurs
Le Texas s’était déjà fait remarquer en 2015 après avoir approuvé le mot “travailleurs” dans un livre d’école pour parler des esclaves africains. Il y a quelques mois, les professeurs d’un district de l’État avaient aussi été appelés à enseigner “les deux versions de l’histoire de l’Holocauste”, ce qui avait fait scandale.
Comme le rappelle AP, l’éducation publique est devenue un enjeu politique au Texas, avec d’un côté des législateurs qui votent des textes afin de décider comment parler de race et d’esclavage, et de l’autre des élections dans les schools boards qui sont financées par de riches groupes conservateurs.
Outre l’école, la droite tente investir un autre champ, celui de la vie privée. D’après le Washington Post, après l’annulation de la protection de l’avortement au niveau fédéral, le très conservateur procureur général du Texas a indiqué être favorable à l’interdiction de la sodomie dépénalisée en 2003.
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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.