Bernard Tapie : dernières volontés

Il a quitté son procès pour recevoir de nouveaux traitements et subir d’autres opérations mais il se bat encore et croit toujours en ses chances, face aux juges et contre le cancer. À 78 ans, Tapie revient sur sa vie – ses vies – pour repousser encore la fin. De ses confidences surprenantes et émouvantes, Franz-Olivier Giesbert a tiré un livre au titre philosophique : « Bernard Tapie. Leçons de vie, de mort et d’amour » (Les Presses de la Cité). Nous en publions des extraits.

Plaie d’argent…
« J’ai beaucoup appris, reconnaît-il. Là où j’ai passé ma jeunesse, on ne m’a pas vraiment guidé et, à l’âge adulte, j’ai enchaîné les conneries en me laissant aller dans le désir, toujours insatisfait, de la possession pour la possession. Et puis un jour j’ai commencé à vivre sans mobilier dans ma sublime maison. Le Crédit lyonnais avait fait saisir illégalement tous les meubles et ils étaient sous séquestre. Avec ma femme, on s’est dit : “N’essayons pas de les récupérer, attendons de voir comment ça tourne sur le plan judiciaire. Si on perd le procès et qu’il faut les rendre, ça va être chiant.” On a donc vécu pendant neuf ans sans un meuble ni une lampe ! On habitait dans la chambre et on mangeait dans la cuisine. Eh bien, notre vie d’avant ne nous a jamais manqué ! Ce fut une bonne leçon. »

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Agressé par quatre « racailles »
[...] Où sont passés l’autorité, le respect ? Dans la nuit du 3 au 4 avril 2021, alors qu’il est en week-end à Combs-la-Ville, le couple Tapie est surpris pendant son sommeil, ligoté, battu et insulté. [...] « Va te faire enculer ! » répond l’une des « racailles » après avoir menacé les Tapie de « foutre le feu à la maison » en les y laissant ligotés. Les agresseurs sont finalement repartis quasiment bredouilles, avec deux montres et quelques bijoux. « Ils étaient prêts à nous tuer et on est vivants, dit Tapie. Ce sont les derniers clous de ma croix. Maintenant je peux entamer ma résurrection ! » Traumatisé par l’extrême violence exercée contre Dominique, il évoque la désagrégation de la société : « Ça commence à l’école. Avant, quand tu étais petit et que tu chahutais en cours, tu te prenais une beigne du(...)


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