"Une bonne chose": Lionel Jospin soutient l'interdiction de l'abaya à l'école

Un ancien ministre de l'Éducation nationale soutient une mesure prise par l'un de ses successeurs. Lionel Jospin juge ce vendredi sur France Inter que l'interdiction de l'abaya à l'école, décidée par Gabriel Attal, est "plutôt une bonne chose". Défendant le principe de la laïcité, l'ex-Premier ministre socialiste relève "un prosélytisme sur les réseaux sociaux qui pousse des jeunes filles à porter ce vêtement", lequel les "distingue de la majorité de leurs camarades".

Selon lui, "ce n'est pas aux chefs d'établissement de décider" sur ce sujet. "Non pas qu'on veuille les priver d'un droit ou d'un devoir mais parce qu'on veut les protéger. La laïcité est une question fondamentale en France, dont la règle doit être établie par l’État", explique-t-il.

"Ne soyez pas naïfs"

Lionel Jospin fait également passer un message aux responsables de gauche. "Reprenez votre fonction, votre mission d'éducation populaire", dit-il en visant La France insoumise qui conteste vivement la décision de Gabriel Attal.

"Si vous devez inciter les jeunes à mener des combats, c'est sur la lutte contre les inégalités, la lutte contre le racisme, mais ne soyez pas naïfs par rapport au prosélytisme islamiste", déclare encore l'ancien candidat à la présidentielle.

"Le contexte a absolument changé"

Une auditrice de France Inter le rappelle à ses souvenirs de ministre de l'Éducation nationale. Et plus précisément à sa position sur l'affaire du foulard à Creil (Oise), en 1989, lorsque trois collégiennes refusaient d'enlever le voile en classe, avant d'être exclues par leur principal. Durant cette polémique, Lionel Jospin avait renvoyé la responsabilité aux chefs d'établissements. Comme le retrace une archive de l'INA, il déclarait alors:

"Je préconise que les directeurs et les enseignants disent à ces enfants et à leurs parents qu’ils ne doivent pas venir à l’école dans ces conditions. S'il y a blocage et s'il y a refus, je dis alors l’école doit accepter et accueillir ces enfants."

Depuis, "j'ai bougé", se défend Lionel Jospin sur les ondes de la radio, ajoutant: "En 1989, quand j'étais ministre de l'Éducation, il n'y avait pas eu le 11 septembre, l'État islamique et développement du terrorisme islamique". Et d'insister pour conclure: "Je pense que le contexte a absolument changé".

Article original publié sur BFMTV.com