Brexit: Londres veut pouvoir négocier avec des pays tiers pendant la transition

La Grande-Bretagne veut être libre de pouvoir signer des accords commerciaux avec des pays tiers lors de la période de transition qui suivra sa sortie effective de l'Union européenne, programmée pour mars 2019, a déclaré vendredi le ministre chargé du Brexit, David Davis. /Photo d'archives/REUTERS/Neil Hall

par Elizabeth Piper et William James

TEESPORT, Angleterre (Reuters) - La Grande-Bretagne veut être libre de pouvoir signer des accords commerciaux avec des pays tiers lors de la période de transition qui suivra sa sortie effective de l'Union européenne, programmée pour mars 2019, a déclaré vendredi le ministre chargé du Brexit, David Davis.

Dans un discours prononcé à Teesport, près de Middlesbrough, dans le nord-est de l'Angleterre, il s'est pas ailleurs dit confiant dans la possibilité de boucler un accord sur cette période de transition lors du conseil européen de mars prochain.

"Notre objectif immédiat est de parvenir à un accord sur la période de transition. Et parce que nos objectifs sont largement les mêmes (que ceux de Bruxelles), j'ai confiance dans notre capacité à parvenir à un accord au conseil européen de mars", a-t-il dit.

Il a ajouté que le Royaume-Uni et les Européens étaient d'accord pour que cette période soit strictement encadrée dans le temps.

Au cours de cette transition, censée amortir le divorce après plus de quatre décennies de vie commune, et que Londres envisage sur deux années, les règles et obligations liées à l'appartenance à l'UE continueront de s'appliquer à la Grande-Bretagne.

"Mais participer à une union douanière ne devrait pas nous empêcher et ne nous empêchera pas de négocier formellement, et même de signer, des accords commerciaux indépendants", a ajouté Davis, précisant toutefois que les éventuels accords conclus avec des pays tiers ne pourront pas entrer en vigueur avant la fin de la période de transition.

"En tant que pays indépendant, et non plus membre de l'Union européenne, le Royaume-Uni aura de nouveau sa propre politique commerciale", a poursuivi le ministre du Brexit. "C'est un aspect vital de cette période."

La position exprimée par Davis semble conçue pour ménager à la fois les partisans d'un Brexit dur et ceux qui militent pour le maintien de relations étroites avec l'UE, deux camps qui cohabitent au sein du gouvernement de Theresa May.

Le ministre des Finances, Philip Hammond, figure du camp des "modérés", s'est fait recadrer jeudi par les services de la Première ministre après avoir exprimé son espoir que la Grande-Bretagne ne divergerait que "très modestement" de l'UE après le Brexit.

Quelques heures avant lui, plusieurs députés conservateurs prônant un Brexit dur emmenés par Jacob Rees-Mogg avaient appelé May à ne plus accepter les termes fixés par Bruxelles pour la négociation.

La veille, Rees-Mogg, qui siège à la commission parlementaire sur la sortie de l'UE, avait accusé David Davis de laisser le Royaume-Uni devenir un "Etat vassal" de l'UE.

Dans son discours de Middlesbrough, David Davis a affirmé qu'il n'y a(vait) aucune différence entre le ministre des Finances, (lui)-même et naturellement la Première ministre en ce sens que nous souhaitons tous un Brexit qui serve l'économie et le peuple britannique", a-t-il dit.

(Henri-Pierre André pour le service français)