"Une candidature de plus", "pitoyable": la victoire de Taubira à la Primaire populaire vivement critiquée à gauche

Christine Taubira s'exprime après sa victoire à la Primaire populaire, une consultation citoyenne destinée à avoir une candidature unique à gauche pour la présidentielle de 2022, à Paris le 30 janvier 2022  - Thomas COEX © 2019 AFP
Christine Taubira s'exprime après sa victoire à la Primaire populaire, une consultation citoyenne destinée à avoir une candidature unique à gauche pour la présidentielle de 2022, à Paris le 30 janvier 2022 - Thomas COEX © 2019 AFP

Les mots ne sont pas tendres. Plébiscitée ce dimanche soir par la Primaire populaire qu'elle était la seule à soutenir parmi les principaux candidats de gauche, Christiane Taubira a une nouvelle fois appelé à l'"union". Mais, à gauche, des Insoumis aux socialistes, la démarche continue d'agacer.

Yannick Jadot, arrivé deuxième du scrutin organisé sur une initiative citoyenne, fustige "une candidature de plus". "Je crois que c'est exactement l'inverse de ce que souhaitait la Primaire populaire", a-t-il réagit sur TF1, estimant qu'il n'avait "rien" à dire à l'ancienne garde des Sceaux, qui compte appeler à l'union à gauche. "J'espère que maintenant on va pouvoir faire campagne", a cinglé l'écologiste.

Soutien de Yannick Jadot, l'écologiste Sandrine Rousseau s'est quant à elle fendue de deux tweets. "La situation à gauche se complique", a-t-elle écrit dans le premier avec le mot-clé: "#Fatigue". Dans un second tweet, Sandrine Rousseau a ajouté: "Je propose que Hollande se déclare maintenant."

"Un spectacle assez pitoyable"

"Je ne me sens pas concerné", a de son côté réagi le candidat insoumis Jean-Luc Mélenchon, arrivée troisième. "Elle a enfilé la chaussure qui a été préparé pour elle", a-t-il ironisé sur France 5. "J'en ai un peu marre des appels téléphoniques où on me prend pour une bille", a-t-il ajouté, alors que l'ancienne garde des Sceaux a annoncé son intention d'appeler tous les autres candidats de gauche.

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Toujours dans les rangs de la France Insoumise, l'eurodéputé Manuel Bompard a fustigé sur notre antenne "un spectacle assez pitoyable, assez pathétique". "Mme Taubira gagne une élection à laquelle elle était la seule candidate. Contrairement à ce qu'elle avait dit au mois de décembre, elle sera donc une candidate de plus à gauche", a-t-il dénoncé.

"Ça aurait pu être un moment de rassemblement de la gauche"

Arrivée cinquième, Anne Hidalgo a également réagi dans la soirée, sur le plateau de C dans l'Air regrettant "une candidature de plus". "Une candidate de plus. Ça aurait pu être un moment de rassemblement de la gauche pour une candidature unique, c'est une candidature de plus", a-t-elle dénoncé. La candidate socialiste a par ailleurs assuré qu'elle continuera sa campagne avec "des très beaux sujets et une proposition d'une gauche républicaine, sociale-démocrate et écologiste [qu'elle] porte".

Du côté des communistes, le député Jean-Paul Dufrègne a également ironisé dans un tweet: "Ah ça y est!! C'est Taubira qui gagne la primaire populaire! Personne ne s'y attendait. Nous prennent vraiment pour des lapins de 6 semaines".

L'une des deux candidates issues de la société civile, Anna Agueb-Porterie, arrivée dernière du scrutin, a regretté un "résultat qui divise", avant d'annoncer son soutien à Jean-Luc Mélenchon, le seul "programme de ruptures capable de gagner".

"Entier soutien"

Rare réaction positive, celle de Pierre Larrouturou, arrivé quatrième du scrutin, devant la socialiste Anne Hidalgo. L'eurodéputé a salué "la belle victoire" de Christiane Taubira et lui assure de son "entier soutien".

"Il nous reste quelques semaines pour rassembler et faire gagner le climat, la justice sociale et la démocratie en 2022", a-t-il ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com