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La cigarette électronique favoriserait les troubles de l’alimentation

3,8% des Français vapotent quotidiennement

Selon une étude, l’utilisation de la cigarette électronique serait associée à un risque accru de trouble de l’alimentation comme l’anorexie, la boulimie ou l’hyperphagie.

Ce sont des dangers méconnus et pourtant bien réels, si l’on en croit les résultats d’une étude publiée dans la revue Eating Behaviors. Les scientifiques révèlent un lien entre le vapotage et le risque accru, pour les jeunes adultes, de développer un trouble du comportement alimentaire (TCA) tels que l’anorexie mentale (poids bas ou en baisse), la boulimie (poids dans la norme ou parfois élevé) et l’hyperphagie (poids élevé ou en hausse).

Pour cette étude, les chercheurs ont analysé les données de 51 231 étudiants américains. Parmi eux, 19% ont déclaré avoir utilisé une cigarette électronique au cours des 30 derniers jours, tandis que 25% présentaient un "risque élevé" de trouble de l'alimentation. Près de 4% ont révélé souffrir d'un trouble alimentaire.

VIDÉO - Cinq idées reçues sur la cigarette électronique

Mieux dépister les symptômes chez les vapoteurs

"La prévalence plus élevée du vapotage chez les personnes présentant des symptômes de troubles de l'alimentation est préoccupante étant donné que la co-occurrence de ces comportements peut exacerber les complications de santé telles que les problèmes cardiovasculaires, pulmonaires et neurologiques", précise l'auteur principal de l'étude Kyle Y. Ganson, de l'université de Toronto.

Compte tenu des résultats, les auteurs de l'étude ont conseillé aux cliniciens de dépister les symptômes de troubles de l'alimentation chez les étudiants qui signalent l'utilisation de cigarettes électroniques, de décourager cette utilisation et de surveiller les problèmes médicaux potentiels. "Les pouvoirs publics devraient continuer à adopter des politiques qui réglementent les cigarettes électroniques pour protéger la santé des jeunes", ajoutent les auteurs.

En France, une enquête de Santé publique France a montré qu’en 2018, 3,8% des adultes âgés de 18 à 75 ans déclaraient utiliser quotidiennement la cigarette électronique. Le vapotage est notamment considéré comme un outil de sevrage tabagique. Comme il n'y a pas de combustion de tabac, l'utilisateur n'est en effet pas exposé aux substances toxiques de la cigarette, dont les goudrons. Mais il est encore difficile de quantifier précisément ses conséquences sur la santé puisque la cigarette électronique, apparue sur le marché depuis moins de 10 ans, offre très peu de recul aux scientifiques.

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