Cette conséquence inattendue du changement d'heure sur les conducteurs

Le changement d'heure altère la conduite (Getty Images/iStockphoto)

Des chercheurs ont examiné de quelle manière la privation de sommeil induite par le passage à l'heure d'été impactait la conduite.

Dans la nuit du samedi 29 octobre au dimanche 30 octobre 2022, nous changeons d'heure : à 3 heures du matin, il sera 2 heures. On connait la suite en mars 2023, avec cette fois-ci une heure de sommeil en moins dans la nuit du 25 au 26. Un changement qui ne serait pas si anodin qu'il n'y parait.

Au Royaume-Uni, des chercheurs de l'Université de Surrey (en collaboration avec des chercheurs de l'Université italienne de Padoue) ont découvert qu'après la mise en place de l'heure d'été, les comportements des automobilistes étaient plus risqués. En effet, les temps de réaction s'allongent et ils ont une moins bonne capacité à lire les situations.

"La perturbation de notre sommeil et de nos rythmes circadiens causée par l'heure d'été est connue pour augmenter les risques pour la santé comme les crises cardiaques. Mais, ce que l'on ne sait pas, c'est le danger qu'elle peut causer sur nos routes en raison de son impact sur le comportement des conducteurs. Les résultats de notre étude montrent qu'il n'y a pas de place pour l'heure d'été dans le monde d'aujourd'hui, car les aspects négatifs l'emportent largement sur les aspects positifs", avertit Sara Montagnese, professeure de chronobiologie à l'Université de Surrey. Ces résultats ont été publiés dans la revue iScience.

Un comportement dangereux

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé les performances de conduite de 23 hommes. Tous ont été testés sur différentes épreuves avant et après le changement d'heure. En parallèle, un groupe témoin de 22 hommes a pris part à l'expérience avant l'heure d'été. Un test été réalisé après le passage à l'heure été. Les participants se trouvaient derrière un véhicule sur une longue route droite avec une ligne continue. Objectif ? Voir si quelqu'un dépassait le véhicule. Résultats ? 39 % des personnes du groupe expérimental ont dépassé le véhicule de tête. A l'inverse, ceux du groupe témoin ont respecté un comportement plus sûr. Lors du dépassement d'un cycliste, le groupe avait subi le changement d'heure avait tendance à raccourcir la distance de sécurité mettant ainsi le cycliste en danger.

Pour la Pr Montagnese, le constat est sans appel : "La perturbation des rythmes circadiens et la privation de sommeil causées par l'heure d'été ont conduit les conducteurs à prendre plus de risques et à ne pas juger correctement les situations, ce qui rend les accidents plus probables". Depuis plusieurs années le Parlement européen doit mettre fin aux changement d'heure. Un projet toujours dans les cartons notamment retardé par l'épidémie de Covid-19.

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