Cop26: Boris Johnson file en jet privé dîner avec un climatosceptique notoire

L'attitude du Premier ministre du Royaume-Uni après sa dernière prise de parole à Glasgow a été très commentée outre-Manche.

ROYAUME-UNI - “Soyons enfin sérieux avec le changement climatique et protégeons notre planète pour les générations futures.” Voici ce que tweetait Boris Johnson mercredi 3 novembre à l’heure de quitter la Cop26 qu’organise le Royaume-Uni à Glasgow. Quelques heures aussi avant d’embarquer dans un jet privé pour aller dîner -entre hommes- avec un climatosceptique notoire.

Voici l’histoire que révèlent ce jeudi 4 nos confrères britanniques du Daily Mirror, celle d’un chef du gouvernement britannique qui a tenu, immédiatement après la fin de la dernière conférence de presse qu’il donnait en Écosse, à rentrer à Londres, quitte à prendre pour cela un jet privé (alors que le trajet en train aurait pris environ 4 heures 30, selon les estimations du Mirror, puisqu’il aurait pu partir un peu avant 19 heures et arriver vers 23h30).

Et cela pour se rendre au “Garrick Club”, un cercle réservé uniquement aux hommes, où se tenait un dîner avec des pontes du Daily Telegraph, le journal où écrivait Boris Johnson avant de se lancer en politique. Parmi eux figurait notamment Charles Moore, lord aux positions très conservatrices, biographe très laudatif de Margaret Thatcher, climatosceptique très assumé et auteur de plusieurs sorties accusées d’être racistes. Et accessoirement ancien patron et grand ami de “BoJo”.

Nouvelle polémique en approche

Un homme qui déclarait par exemple en 2018: “Je pense que beaucoup de gens sont obsédés par le changement climatique parce qu’ils y projettent leurs peurs. Ils essaient de nous contraindre à prendre des mesures parce qu’ils sont convaincus que tout va s’effondrer, mais l’espèce humaine est très adaptable.” Et d’ajouter cette semaine dans une tribune que la Cop26 était utilisée pour réclamer des mesures d’urgence, “alors qu’aucune urgence n’a été prouvée”.

Une attitude qui a été justifiée dans le camp de Boris Johnson par une “nécessité impérieuse” de pouvoir se déplacer rapidement dans le pays dans le cadre de sa fonction de Premier ministre. D’autant, ajoutent ses porte-parole, qu’il utilisait un avion “particulièrement efficace en terme d’empreinte carbone, l’un des meilleurs au monde”.

“Il semble que quand vient l’heure de prendre des mesures pour endiguer le changement climatique, il y a une règle qui s’applique pour les Conservateurs, et une autre pour le reste de la planète”, a rapidement ironisé Anneliese Dodds, la nouvelle cheffe du parti travailliste. Signe que la polémique devrait s’inviter dans les prochains débats parlementaires et que la Cop26 de Glasgow ne se tient décidément pas sous les meilleurs auspices.

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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