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Coronavirus : elle provoque un cluster de 71 personnes infectées en passant une minute dans un ascenseur

Un cluster parti d'une patiente asymptomatique en Chine (Photo by NICOLAS ASFOURI/AFP via Getty Images)

En tentant de retracer l’origine d’un cluster de Covid-19 apparu dans la province de Heilongjiang (Chine), des scientifiques ont établi que tout était parti d’une patiente asymptomatique, malgré les précautions prises par cette dernière...

Elle s’était pourtant mise en quarantaine dès son arrivée en Chine. Mais il a suffi d’un passage dans l’ascenseur de son immeuble pour déclencher la formation d’un cluster. Une étude menée par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des Etats-Unis (CDC) a une nouvelle fois mis en évidence le caractère ultra-contagieux du coronavirus SARS-CoV-2.

A l’origine de cette étude, l’apparition de plusieurs cas de Covid-19 dans la province chinoise d’Heilongjiang, mi-avril, alors que la région avait été épargnée depuis plus d’un mois. En tentant de retracer l’historique de ces contaminations, les chercheurs se sont ainsi intéressés au cas d’un homme hospitalisé le 2 avril pour une attaque.

Remonter la chaîne de contagions

Il fut rapidement établi qu’en passant avec ses fils par deux établissements hospitaliers ce soir-là, le patient en question avait initié la contagion de près de 50 personnes, comme le rapporte news.com.au. L’origine de la contamination de ce patient restait cependant un mystère.

En continuant à remonter la chaîne de contagion, les scientifiques identifièrent ainsi un “patient B”, qui avait été en contact avec le père de famille et ses fils le 29 mars, et avait par la suite présenté des symptômes du Covid-19.

Une version importée du SARS-CoV-2

Si la contamination massive était partie de ce patient B, comment celui-ci avait-il été infecté ? Les chercheurs se tournèrent vers l’entourage de ce dernier, composée de sa femme et de sa fille, toutes deux testées positives. Cependant, aucun des trois n’avait voyagé dans les semaines précédentes et n’avait donc pu “importer” ce nouveau départ de contamination.

Or, la souche du virus identifiée sur ce cluster était bel et bien une version mutée du coronavirus, différente de celle qui circulait en Chine depuis quelques mois. Il y avait donc nécessairement eu contagion depuis un patient revenant d’un pays étranger.

Une voisine du patient B à l’origine de la contamination ?

Ne trouvant pas de tel profil parmi les patients infectés, les scientifiques se concentrèrent sur les personnes vivant dans le même immeuble que le patient B et finirent par découvrir qu’une habitante de la résidence, qui vivait à l’étage juste au dessus de la famille du patient B, avait récemment voyagé aux Etats-Unis.

La femme en question n’avait pas présenté de symptôme, mais avait tout de même pris soin, à son retour en Chine, d’observer une période de quarantaine. Un choix sage, puisqu’un test sérologique mit ensuite en évidence qu’elle avait développé des anticorps en réponse au Covid-19 et qu’elle avait donc été porteuse asymptomatique du coronavirus.

L’ascenseur, seule explication possible

La jeune femme ayant cependant évité scrupuleusement tout contact pendant deux semaines, comment avait-elle pu contaminer des habitants de son immeuble. Après avoir étudié toutes les pistes et en avoir écarté bon nombre, les chercheurs se rendirent à l’évidence : la contagion avait eu lieu dans le seul espace commun qu’elle avait fréquenté.

“Nous pensons que A0 (la voyageuse en provenance des Etats-Unis) était porteuse asymptomatique et que B1.1 (la fille du patient B) a été infectée par contact avec des surfaces dans l'ascenseur du bâtiment où elles vivaient tous les deux”, affirment les scientifiques, cités par news.com.au.

“Une seule infection asymptomatique peut entraîner une transmission communautaire à grande échelle”

Malgré toutes les précautions qu’elle avait prises, il avait donc suffi à la patiente A0 d’un passage d’à peine une minute dans l’ascenseur de l’immeuble, à son retour des Etats-Unis, pour déclencher toute une chaîne de contagions, qui a au final touché 71 personnes !

“Nos résultats illustrent comment une seule infection asymptomatique par le SARS-CoV-2 peut entraîner une transmission communautaire à grande échelle”, expliquent les auteurs de l’étude. Et les mêmes de souligner : “Des mesures continues de protection, de dépistage et d'isolement des personnes infectées sont essentielles pour atténuer et contenir la pandémie de COVID-19”.