Coronavirus : la mauvaise nouvelle de l'immunité collective en Chine

Coronavirus : la mauvaise nouvelle de l'immunité collective en Chine

L’hôpital de Wuhan a testé une partie de son personnel soignant et des patients à la recherche de la présence d’anticorps.

La théorie de l’immunité collective est au cœur de nombreuses recherches. En France, les écoles devraient rouvrir progressivement à partir du 11 mai prochain. Cette date ne marque pas pour autant la fin de l’épidémie de coronavirus et une deuxième vague du virus est à craindre. L’idée de l’immunité collective est avancée par de plusieurs scientifiques. L’idée est simple : si suffisamment de personnes au contact du virus ont développé des anticorps, le virus ne pourra plus circuler, freinant ainsi l’épidémie car une importante partie de la population aura été immunisée.

En pratique, les choses semblent bien différentes. L’Obs rapporte une étude du Wall Street Journal concernant cette immunité collective en Chine. À Wuhan, d’où est partie la pandémie, les autorités ont testé une partie de la population afin d’avoir une idée du taux d’immunité dans la ville. Le journal américain rapporte que “la proportion de personnes ayant des anticorps est considérablement plus élevée que celle des cas confirmés”. Ce qui signifie donc qu’une partie de la population a été contaminée sans développer de symptômes. Si c’est une première bonne nouvelle, L’Obs en rapporte une deuxième, moins bonne celle-là.

L’immunité en question

D’après les résultats des tests, pas suffisamment de personnes ont développé des anticorps afin de garantir cette “immunité collective”. En effet, d’après l’hôpital Zhongnan de Wuhan, seulement 2,4 % des employés et 2 à 3 % des patients récents avaient développé des anticorps. La Chine est soupçonnée d’avoir sous-estimé son nombre de morts.

De plus, des interrogations subsistent autour de cette immunité. Est-il possible de contracter le coronavirus à deux reprises ? “Il y a un point d'interrogation là-dessus et on ne va pas le résoudre tout de suite”, avait précisé Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique. “Ce virus est une vacherie. On est en train de se poser la question de si quelqu'un qui a fait un COVID et qui est séropositif est véritablement si protégé que ça”. L’immunité pérenne contre le coronavirus reste donc une zone d’ombre pour la communauté scientifique.