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Coronavirus : les médicaments psychotropes protègent-ils du Covid-19 ?

Illustration 3D d'une molécule de chlorpromazine, qui pourrait avoir un effet antiviral sur le SARS-CoV-2.

Ayant constaté une contagion relativement faible du Covid-19 chez ses patients, un hôpital psychiatrique parisien s’apprête à lancer un essai clinique.

Sur le front des traitements contre le Covid-19 comme sur celui d’un hypothétique vaccin, la recherche médicale est actuellement en pleine effervescence. L’urgence de la situation impose d’explorer un maximum de pistes et dans ce contexte, l’étude que s’apprêtent à mener des chercheurs du GHU Paris/Sainte-Anne suscite forcément la curiosité.

Les soignants de cet hôpital psychiatrique situé dans le 14e arrondissement de la capitale ont en effet constaté, depuis le début de la pandémie, qu’ils étaient davantage touchés par celle-ci que leurs patients. “En moyenne 19 % du personnel médico-soignant a contracté le Covid-19, tandis que seuls 3 % des patients hospitalisés ont été dépistés positifs”, indique ainsi l’établissement, cité par le Midi Libre.

La chlorpromazine, molécule anti-Covid-19 ?

Un écart suffisamment important pour interpeller, d’autant que les patients en question “présentent des tableaux cliniques (surpoids, troubles cardio-vasculaires) les plaçant a priori dans les catégories à risque”. Par ailleurs, comme le précise le quotidien régional, une propagation similairement faible du coronavirus a été observée dans d’autres hôpitaux psychiatriques en France, mais aussi en Chine, en Espagne et en Italie.

Tous ces éléments ont amené les chercheurs de l’hôpital Sainte-Anne à s’interroger sur un éventuel effet des médicaments psychotropes largement utilisés dans ce type d’établissement sur le SARS-CoV-2. Parmi les molécules les plus fréquemment employées, les scientifiques ont particulièrement ciblé la chlorpromazine, utilisée dans le traitement des troubles de la bipolarité et de la schizophrénie.

Un essai clinique à suivre

Des premières expérimentations ont ainsi été menées in vitro, en collaboration avec l’Institut Pasteur, et ont permis de constater qu’il existait bien, a priori, un effet antiviral de la chlorpromazine sur le SARS-CoV-2. Reste donc désormais à prouver scientifiquement que cet effet peut être utilisé sur l’homme pour lutter contre la pandémie.

Avec le soutien de l’Assistance Publique/Hôpitaux de Paris et d’une autre clinique de la capitale, le GHU Paris/Sainte-Anne va lancer un premier essai clinique, avec l’objectif “d’analyser l’effet thérapeutique de la molécule sur la maladie chez des patients hospitalisés en unité Covid+”, précise le Midi Libre. On saura donc d’ici quelques mois si cette piste surprenante peut être sérieusement envisagée pour élaborer un traitement anti-Covid-19.