Covid-19 : un suppositoire comme traitement ?

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Les chercheurs de l'Institut Pasteur de Lille travaillent autour d’une molécule qui serait “particulièrement efficace” contre le SARS-Cov-2.

L’Institut Pasteur de Lille a reçu un don de 5 millions d'euros venant du groupe LVMH afin de poursuivre ses recherches sur une molécule qui serait “particulièrement efficace face au virus SARS-Cov-2“. Cette décision, annoncée le 9 octobre, a été prise par le PDG Bernard Arnault. “Depuis six mois, plus de 2 000 médicaments ont été testés in vitro sur le SARS-Cov-2 et une molécule a été identifiée après une cascade de criblages. Les équipes doivent encore réaliser des tests pour vérifier l’efficacité clinique de cette molécule en lien avec les partenaires, laboratoires et instances ad hoc, selon la réglementation en vigueur”, explique Xavier Nassif, directeur de l’Institut Pasteur de Lille.

Pour le moment, Xavier Nassif rappelle simplement que les “chercheurs sont fortement mobilisés sur ce projet ainsi que sur la mise au point d’un traitement antiviral ciblant la protéase du virus”. La direction de l’Institut Pasteur de Lille souhaite “éviter tout débat autour d’un potentiel traitement” et rappelle que “malgré l’urgence pour enrayer l’épidémie, il est nécessaire de réaliser toutes les étapes scientifiques avec méthode et sérénité”.

De quelle molécule s’agit-il ? Le site spécialisé AEF info a sa petite idée sur le sujet. Selon leurs informations, il s’agirait du Clofoctol. Cette molécule a été utilisée en France entre 1978 et 2005 pour lutter contre les infections respiratoires. Elle était administrée sous forme de suppositoire, un médicament baptisé Octofene. AEF info précise qu’un essai clinique sur l’animal puis sur l’homme doit encore certifier la pertinence de cette molécule pour traiter la Covid-19.

Baisser la charge virale

Interrogé par le site, Benoît Déprez, chercheur dans un laboratoire Inserm-université de Lille-Pasteur Lille, avait confié : “Cette molécule a une action sur les deux portes d’entrée du virus dans les cellules humaines, contrairement à l’hydroxychloroquine. De plus, il n’est pas nécessaire d’augmenter sa concentration pour qu’elle soit efficace, contrairement au Remdesivir”. Si les essais cliniques sont concluants, ce médicament pourrait rapidement être administré aux patients qui reçoivent un test positif au Covid-19. Cette molécule serait alors capable d’agir sans attendre pour “permettre de baisser la charge virale, de réduire la contagiosité et d’éviter que le malade développe une forme grave de la maladie”.

La somme donnée par LVMH permettra d’avancer considérablement sur la partie recherche : “Cinq millions d’euros, c’est la somme nécessaire pour faire un essai chez l’homme en contre placebo et idéalement en double-aveugle. Cela coûte assez cher parce qu’il faut fabriquer un placebo, tirer au sort des patients, faire approuver l’essai par l’ANSM”, détaille Benoît Déprez cité par le AEF Info.

Pour le moment, pour éviter certaines réactions excessives, il préfère taire le nom de la molécule concernée. “Vous avez vu l’hystérie que ça peut créer. Une pénurie du produit pourrait nous empêcher de faire un essai en bonne et due forme”.

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