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Covid: Omicron change la donne à l'hôpital, la preuve en 8 graphiques

La cinquième vague de Covid-19, portée par Omicron, entraîne des records de cas, mais pas autant d'hospitalisations et encore moins de passages en réanimation pour le moment. (Photo: Reuters/HuffPost)
La cinquième vague de Covid-19, portée par Omicron, entraîne des records de cas, mais pas autant d'hospitalisations et encore moins de passages en réanimation pour le moment. (Photo: Reuters/HuffPost)

SCIENCE - Nous avons ”évité le pire”. C’est ainsi que le Conseil scientifique analyse la situation sanitaire, dans son dernier avis du 19 janvier. Tout en rappelant que la circulation du Covid-19 reste “très intense” du fait du variant Omicron, très contagieux et capable de réinfecter les personnes vaccinées ou guéries, les chercheurs notent que “le système hospitalier devrait tenir durant les semaines qui viennent”.

Il y a bien sûr de nombreux “si”: il faut que les Français continuent à faire attention en réduisant leurs contacts à risque comme c’est le cas depuis le début de l’année. Il faut aussi que le pic des cas espéré mi-janvier ne soit pas trop retardé, notamment par la situation dans les écoles.

Si une telle situation est possible alors que nous n’avons jamais enregistré autant de cas positifs au Covid-19 que ces derniers jours, c’est grâce à “une gravité nettement moindre du variant Omicron et à l’effet de protection des vaccins”.

Certes, le variant est très contagieux, y compris chez les vaccinés. Mais l’impact sur l’hôpital n’a rien à voir avec ce que nous avons connu dans les vagues précédentes. Pour bien s’en rendre compte, Le HuffPost vous propose de faire le tour en 8 graphiques de l’impact du variant Omicron sur l’épidémie et la situation hospitalière.

Un variant qui réinfecte beaucoup...

On le sait, le variant Omicron se répand à une vitesse incroyable dans toutes les populations, y compris chez les vaccinés. Le graphique ci-dessous montre bien comment Omicron s’est imposé sur Delta ces dernières semaines:

On sait aussi, via diverses analyses dans d’autres pays, qu’une troisième dose de vaccin réduit le risque d’infection, mais l’efficacité est encore plus faible qu’avec le variant Delta.

Le graphique ci-dessous, basé sur les données mises en ligne par la Drees (une direction du ministère de la Santé), permet de s’en rendre compte. Chaque courbe représente le nombre de tests PCR positifs pour 100.000 personnes en fonction du variant, mais aussi du statut vaccinal.

L’incroyable percée d’Omicron est claire, même si les personnes vaccinées et avec un rappel sont moins nombreuses (proportionnellement) à être touchées. On note aussi que la pente est moins raide depuis début janvier. Dans le même temps, on se rend bien compte que les infections liées au variant Delta sont en chute.

mais Omicron provoque moins de formes graves

La bonne nouvelle, c’est que cette explosion de cas, y compris chez les vaccinés, ne se transforme pas en explosion de formes graves nécessitant un passage en réanimation. Cela se voit très bien dans le graphique suivant, qui compare les différentes vagues du Covid-19 par rapport au pic de l’hiver 2020 pour chaque indicateur.

Si la cinquième vague est sans commune mesure concernant les cas, on voit que le vague hospitalière n’a pas encore dépasser celle de l’hiver 2020. Mieux, pour les réanimations la courbe baisse.

Et cela, encore une fois, est dû à la fois au variant Omicron et à l’efficacité des vaccins pour protéger des formes graves. Le graphique ci-dessous reprend les données de la Drees, comme celui pour les tests PCR, sauf qu’il ne montre pas les cas, mais le nombre d’entrées en soins critiques en fonction du variant et du statut vaccinal.

Il faut bien comprendre que cette photo à un instant donné peut évoluer. Si les cas continuent de grimper, il est évident que les indicateurs hospitaliers vont augmenter également, mais dans des proportions différentes.

La première chose que l’on voit, c’est à quel point le risque est bien plus important pour une personne non vaccinée contaminée par Delta que toutes les autres catégories (par souci de lisibilité, nous avons volontairement enlevé certaines catégories, notamment les vaccinés entre 3 et 6 mois, car ils se situent à mi-chemin entre les différentes courbes avec et sans rappel).

On remarque également une hausse récente des personnes contaminées par Omicron et non-vaccinés ou n’ayant pas reçu leur rappel. À l’inverse, le taux d’entrées en soins critiques pour les personnes avec rappel est extrêmement faible, quel que soit le variant.

Une hausse des hospitalisations en trompe l’oeil

Si l’on regarde maintenant du côté des entrées à l’hôpital en général, le schéma est différent. Les non-vaccinés touchés par Delta sont toujours les plus touchés, mais on voit qu’Omicron provoque de plus en plus d’hospitalisations, notamment chez les personnes non vaccinées ou n’ayant pas encore eu leur rappel.

Le Conseil scientifique le note d’ailleurs: “Le retentissement [de la vague d’Omicron, NDLR] sera un peu moins marqué sur l’occupation des lits de soins critiques, mais restera marqué sur les lits d’hospitalisation classique”.

Pour autant, il faut regarder la courbe des hospitalisations avec une certaine prudence. Le nombre de cas du variant Omicron est tel que le virus est partout et peut parfois être détecté chez des personnes hospitalisées pour une autre raison que le Covid-19. Le Conseil scientifique estimait en milieu de semaine dernière que 9 à 14 millions de Français ont été infectés par Omicron, un niveau d’infection “exceptionnel sur une si courte période”.

Et justement, cela peut avoir un impact sur les hospitalisations dans le sens où une partie non négligeable des personnes hospitalisées avec un diagnostic Covid ne le sont pas “pour Covid-19”, mais pour un autre motif.

Dans son point épidémiologique du jeudi 20 janvier, Santé Publique France détaille justement cette distinction entre “hospitalisés pour Covid” ou pour une autre cause. Et ce que l’on voit, c’est que le nombre de personnes qui découvrent être positives à l’hôpital est en hausse. Sur la dernière semaine, on voit même que les hospitalisations pour Covid sont en baisse, même s’il faut lire ces données avec prudence, car des chiffres peuvent ne pas encore avoir été remontés.

Avec le variant Omicron, de plus en plus de personnes sont positives au Covid-19 à l'hôpital alors qu'elles ont été hospitalisées pour un autre motif (Photo: Santé publique France)
Avec le variant Omicron, de plus en plus de personnes sont positives au Covid-19 à l'hôpital alors qu'elles ont été hospitalisées pour un autre motif (Photo: Santé publique France)

Dans le détail, c’est surtout dans la tranche d’âge des 20-39 ans que le nombre d’hospitalisations avec test PCR positif, mais pour un autre motif, explose ces dernières semaines.

Les 20-39 ans avaient les proportions d’hospitalisation pour un autre motif que le Covid-19 les plus élevées sur la dernière semaine, note SPF, avec 46% des 20-29 ans et 44% des 30-39 ans. (Photo: Santé publique France)
Les 20-39 ans avaient les proportions d’hospitalisation pour un autre motif que le Covid-19 les plus élevées sur la dernière semaine, note SPF, avec 46% des 20-29 ans et 44% des 30-39 ans. (Photo: Santé publique France)

Enfin, dernier point différenciant Omicron de Delta: la durée de séjour à l’hôpital est réduite, notamment en hospitalisation conventionnelle, comme le montre ce graphique réalisé à partir des données de la Drees.

À voir également sur Le HuffPost: Après Omicron, quels seront les futurs variants?

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.