"On est dévastés": la fille du couple porté disparu à Madère fait part de son angoisse

Près de deux semaines après le départ de ses parents pour une randonnée dont ils ne sont jamais revenus sur l'île portugaise, Pauline Pasquier déplore un manque d'appui de la part des autorités portugaises.

Une famille qui oscille entre espoir et résignation. Depuis maintenant près de deux semaines, les enfants d'un couple de boulangers originaire de Beaumont-de-Lomagne, dans le Tarn-et-Garonne, sont sans nouvelles de leurs parents, disparus alors qu'ils étaient en vacances sur l'île de Madère, au Portugal, avec une de leurs filles. Le samedi 16 mars, Laurent et Véronique Blond sont partis pour une randonnée à São Vicente, dont ils ne sont jamais revenus.

Auprès de BFMTV, Pauline Pasquier, leur fille, évoque les jours qui ont précédé cette disparition. Selon elle, le voyage se déroulait parfaitement bien.

"J’ai appelé ma mère pour avoir des conseils en rapport avec mon nouveau-né. Elle demandait des photos de sa petite-fille tous les jours à mon époux. Ce sont les derniers contacts qu’on a eus", dit-elle.

"Un peu démunie, un peu perdue"

La veille de leur disparition, Laurent et Véronique Blond étaient déjà partis pour une randonnée, et ont voulu, le lendemain, retourner au même endroit. C'est leur fille de 27 ans, Johanna, qui les accompagnait pendant le voyage mais qui n'a pas pris part à cette randonnée, qui a donné l'alerte alors qu'ils n'étaient partis qu'avec deux bouteilles d'eau.

"Les autorités locales ont eu le témoignage d’un commerçant qui a reconnu ma mère aux alentours de 15h45/16h, qui a pu donner une direction approximative de là où ils étaient partis", détaille Pauline Pasquier.

"Je n’ai aucun scénario précis en tête", ajoute-t-elle, alors que les hypothèses d'une mauvaise chute ou d'une disparition volontaire pourraient expliquer leur disparition.

"La disparition volontaire ça ne colle pas, ils n’ont aucun souci ni financier ni avec personne et venaient d'être grands-parents pour la première fois, ils en étaient très contents. Ils ne se promenaient pas sur des sentiers escarpés. Rien n'est impossible, mais ça semble assez peu probable", détaille-t-elle.

"Démunie"

Immédiatement, d'importants moyens de recherches ont été mobilisés comprenant notamment les pompiers, la police et la gendarmerie locales, la protection civile, l'autorité maritime et la police judiciaire. Des drones ont également survolé la zone, sans succès.

Au moment de sa disparition, le couple de quinquagénaires n'était parti qu'avec un seul téléphone, qui a borné pour la dernière fois dans le Nord de l'île, autour d'un périmètre d'une quinzaine de kilomètres. Une zone bien trop large pour que des recherches précises soient entreprises. Depuis, Pauline est dans l'attente de nouvelles avancées et déplore un manque de communication des autorités locales.

"Je me sens un peu démunie, un peu perdue. Triste aussi parce qu’il faut se rendre à l’évidence, les chances sont très maigres de les retrouver vivants. On est dévastés", dit-elle, la voix prise par les sanglots.

Enquête ouverte en France

Alors que Johanna doit être entendue ce vendredi, une enquête judiciaire ouverte pour disparition inquiétante a été ouverte le 20 mars dernier. Le procureur a saisi la brigade des recherches de Castelsarrasin et la gendarmerie de Beaumont-de-Lomagne.

Les premières investigations côté français, dont une perquisition du domicile des parents et des réquisitions téléphoniques, n'ont pas permis d'apporter de nouveaux éléments.

Article original publié sur BFMTV.com