Damas accuse la coalition d'avoir bombardé un dépôt de gaz toxique

BEYROUTH (Reuters) - Les forces de la coalition sous commandement américain ont, selon l'armée syrienne, bombardé des dépôts de gaz toxique du groupe Etat islamique mercredi soir dans l'est de la Syrie faisant "des centaines de morts, dont de nombreux civils". Ceci démontre que les djihadistes de l'EI et tous les militants liés à Al Qaïda "possèdent des armes chimiques", dit l'armée dans un communiqué retransmis par la télévision d'Etat. Le bombardement s'est produit dans la province de Daïr az Zour, dans l'est du pays, dit le texte. Aucune confirmation n'a pu être obtenue auprès de sources indépendantes, mais la coalition internationale conduite par les Etats-Unis a réfuté les accusations du gouvernement. "La coalition n'a mené aucun bombardement dans cette zone à l'heure indiquée. Les affirmations syriennes sont erronées et sont sans doute mal intentionnées", a dit le colonel John Dorrian dans un courriel adressé à Reuters. Cité par l'agence ce presse Ria, le ministère russe de la Défense a de son côté dit n'avoir reçu aucune information confirmant les affirmations de Damas et avoir envoyé des drones inspecter la zone. Les Etats-Unis ont tiré 59 missiles de croisière la semaine dernière sur une base aérienne syrienne après une attaque à l'arme chimique le 4 avril dans la province d'Idlib. Washington et d'autres puissances occidentales accusent l'armée syrienne d'avoir effectué ce bombardement d'un village qui a fait 87 morts, dont de nombreux enfants. Damas et son allié russe démentent avoir effectué pareille attaque. Dans un entretien accordé à l'Agence France Presse, le président Bachar al Assad a affirmé que l'attaque chimique de Khan Cheikhoune était une "fabrication à 100%" et que la Syrie ne possédait pas d'armes chimiques. "Notre impression est que l'Occident, principalement les Etats-Unis, est complice des terroristes et qu'il a monté toute cette histoire pour servir de prétexte à l'attaque" américaine du 7 avril contre une base aérienne d'où les avions syriens à l'origine de l'attaque chimique auraient décollé. (John Davison, Gilles Trequesser et Nicolas Delame pour le service français)