La “dangereuse faiblesse” de Poutine

Le président russe, affaibli par la contre-offensive ukrainienne dans le nord-est du pays, a annoncé le 21 septembre la mobilisation de 300 000 réservistes, entraînant la fuite de nombreux hommes vers la Turquie et la Serbie notamment, explique le Spiegel (d’autres destinations comme la Finlande, la Mongolie et le Kazakhstan ont été citées par la presse étrangère. Dans le même temps, depuis le 23 et jusqu’au 27 septembre, la Russie organise des référendums dans les Républiques populaires autoproclamées de Donetsk (RPD) et de Louhansk (RPL), ainsi que dans les territoires contrôlés par les forces russes des régions de Kherson et Zaporijjia.

Il n’y aura “pas de retour en arrière” envisageable, ni pour Vladimir Poutine, ni pour ceux qui ont pris la route pour éviter la guerre. Le magazine allemand affiche sur sa Une un président russe au visage tuméfié et portant, en guise de cocard, la carte de l’Ukraine avec le titre “dangereuse faiblesse”.

Poutine s’est privé de la possibilité de revenir sur son aventure destructrice. Le même homme qui valorise la maniabilité maximale s’est engagé dans une seule stratégie, comme un joueur malheureux qui double parce qu’il ne peut pas quitter la table. Il prend maintenant un maximum de risques.”

Pendant ce temps, la population panique, rapporte le magazine allemand, qui a pu interroger de nombreuses personnes concernées par la conscription. L’avocat Alexey Tabalov, chef de l’organisation non gouvernementale “School for Recruits”, doit expliquer à plusieurs reprises aux mères, sœurs et épouses au téléphone que leurs fils, frères et maris ont peu de chances d’éviter la conscription.

On est loin de l’optimisme qui prévalait au début de la guerre en février dernier. “L’attaque [de Poutine] contre l’Ukraine ne devrait pas ressembler à une guerre pour son propre peuple, ce n’était qu’une ‘opération militaire spéciale’ selon la terminologie officielle.” Il aura fallu six mois pour que le président russe rompe sa promesse initiale. Son revirement est peut-être dû au lâchage des chefs d’État de pays pourtant alliés au sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai qui s’est déroulé le 16 septembre à Samarcande.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :