Un député Renaissance des Hauts-de-Seine reconnaît avoir consommé de la cocaïne

Emmanuel Pellerin à l'Assemblée nationale en novembre 2022 - Handout / ASSEMBLEE NATIONALE / AFP

Emmanuel Pellerin, un élu de la majorité présidentielle à l'Assemblée nationale, a reconnu avoir possédé et consommé de la drogue. Stéphane Séjourné, le patron de Renaissance, proposera son exclusion du parti la semaine prochaine, d'après des informations de BFMTV.com.

Un usage de la cocaïne qui fait mauvais effet dans les rangs des députés Renaissance. Le député des Hauts-de-Seine Emmanuel Pellerin a reconnu auprès de Mediapart avoir consommé et eu en sa possession des produits stupéfiants lors de son mandat.

Cet avocat de profession a été visé par une enquête ouverte le 9 septembre dernier par le parquet de Nanterre, d'après des informations de nos confrères confirmées à BFMTV.com de source judiciaire. Elle a été déclenchée après une main-courante, déposée le 7 septembre, "décrivant des faits susceptibles d’être qualifiés de provocation directe d’un mineur à l’usage illicite de produits stupéfiants", précise le parquet.

"Après plusieurs auditions, l’enquête a été classée sans suite le 26 septembre 2022 par le parquet, faute d’élément susceptible de caractériser une infraction".

Un signalement effectué par la psychologue de son fils

Le fils d'Emmanuel Pellerin, âgé de 11 ans, a avancé que son père lui avait présenté fin juillet - deux mois après son arrivée sur les bancs de l'Assemblée nationale - une boîte contenant de la cocaïne. L'adolescent s'est ensuite confié à sa psychologue, qui a alors fait un signalement à la justice.

"J'ai dit (à mon fils) : "Tu vois, c’est la boîte dans laquelle il y avait de la drogue", a affirmé Emmanuel Pellerin auprès de Mediapart, tout en assurant qu'il ne "restait rien du tout".

Ce geste avait, d'après le parlementaire, une dimension "symbolique" pour lui "dire" que sa consommation de stupéfiants était "terminée, passée".

Son ancienne compagne a également témoigné dans l’enquête, évoquant des textos de son ex-conjoint qui confirmait les faits. Des mains courantes de voisins ont aussi été versées à la procédure.

"J'ai repris de la drogue" en juillet dernier

Mais assurant dans un premier temps avoir arrêté toute consommation de stupéfiant à son entrée en politique fin 2021, comme le sous-entend la destruction de son matériel de consommation de stupéfiants, le député est ensuite revenu sur ses propos.

"J’ai repris de la drogue le week-end où on a fêté mon investiture au mois de juillet et après c’était terminé", a-t-il expliqué à Mediapart, en affirmant avoir arrêté toute consommation le "23 juillet".

"Est-ce que vous voulez que je vous dise que c’est mal? Bien sûr, c’est mal", a encore avancé l'avocat, évoquant la "plus grosse connerie de sa vie".

Le procureur de la République de Nanterre a classé l’enquête en septembre dernier, deux semaines après son ouverture. Il a considéré que "les éléments constitutifs d’une infraction pénale ne sont pas apparus comme établis".

Une demande d'exclusion de la part du parti

"Si les faits sont avérés et manifestement Emmanuel Pellerin les reconnaît, ils portent gravement atteinte à l'image du Parlement et du parti", nous explique Loïc Signor, le porte-parole de Renaissance.

Stéphane Séjourné proposera en bureau exécutif lundi soir son exclusion immédiate du parti.

Très proche de Thierry Solère, Emmanuel Pellerin a été élu lors des dernières législatives dans la circoncrisption de cet ex-conseiller politique d'Emmanuel Macron, mis en examen dans le cadre de plusieurs affaires judiciaires.

En avril 2021, le président avait déclaré auprès du Figaro vouloir "éradiquer" le trafic de drogue "par tous les moyens", y voyant "la mère des batailles". L'usage de la cocaïne est un délit passible d’une peine maximale d'un an d’emprisonnement et de 3750 euros d’amende.

Article original publié sur BFMTV.com

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