Dix pour cent : une scène sur les César choque les féministes

Christophe BRACHET - FTV/ MONVOISIN PROD/ MOTHER PROD
Christophe BRACHET - FTV/ MONVOISIN PROD/ MOTHER PROD

La série Dix pour cent s'est offert un retour en fanfare pour sa dernière saison, en se plaçant en tête des audiences de la soirée. Mais, dès le premier épisode de cette ultime saison, une séquence fait polémique sur les réseaux sociaux, tant elle rappelle des événements qui se sont déroulés lors des César 2020.

Très attendue par les téléspectateurs de France Télévisions, Dix pour cent a fait son retour sur le petit écran ce mercredi 21 octobre, ce qui a permis à France 2 de se placer en tête des audiences de la soirée, devant Le Meilleur Pâtissier sur M6. Et si ces nouveaux épisodes ont été très appréciés par le grand public, une séquence en particulier a étonné voire choqué certains téléspectateurs : une scène qui raconte une cérémonie des César imaginée pour la série.

Un pied de nez au féminisme

Impossible de ne pas se rappeler des événements qui se sont déroulés lors de la dernière cérémonie des César. Face au prix reçu par Roman Polanski, Adèle Haenel a quitté la salle en s'écriant "La honte", tant elle était choquée par ce prix remis à un homme accusé de multiples viols, notamment sur des mineures. La cérémonie s'est suivie d'une manifestation durant laquelle plusieurs féministes affirment avoir été frappées par des membres des forces de l'ordre, et plusieurs mois plus tard, la colère est toujours au rendez-vous.

Or, dans l'épisode de Dix pour cent, une actrice quitte également la salle : le personnage de Stéfi Celma effectue une sortie remarquée... Parce qu'elle n'a pas reçu le prix espéré. Compte tenu du contexte, la séquence a énervé plus d'un téléspectateur, et la personne en charge de la newsletter Lesbien Raisonnable a pris la parole sur Twitter pour expliquer cette colère : "Tout a sûrement été écrit avant février 2020, mais est-ce qu'ils réfléchissent aux symboles ?"

Dans ce thread, elle raconte que pour ces César fictionnels, deux hommes sont mis en avant. Le premier n'est autre que Dominique Besnehard, producteur derrière l'idée de la série. Ce dernier s'est récemment illustré en affirmant vouloir "gifler" la féministe Caroline de Haas, ou en tenant des propos lesbophobes sur son compte Facebook. Et le second : Xavier Beauvois, réalisateur aussi connu pour son oeuvre que pour ses propos sexistes sur les réseaux sociaux, où il n'hésite pas à parler "d'élues hystériques", ou évoquant la "chasse à la bite" menée par les féministes. Un choix plus que questionnable, donc.

Quand la réalité rattrape la fiction

Difficile de ne pas voir dans la séquence en question un écho à la cérémonie des César 2020, et au départ d'Adèle Haenel après la remise d'un prix à Roman Polanski, accusé de viol par de nombreuses femmes. Et pourtant, la scène du départ de Stéfi Celma a été tournée... Plusieurs semaines avant la véritable cérémonie des César ! Dans une interview accordée à Allociné, Marc Fitoussi, réalisateur et scénariste, a tenu à s'expliquer : "On a tourné quelques semaines avant dans la salle Pleyel la pseudo cérémonie puisqu'on ne pouvait pas le faire pendant la cérémonie. On a une séquence où une actrice sort des escaliers comme Adèle Haenel. Il y a quelque chose de troublant et je pense que des gens qui ne connaissent pas la fabrication d'une série pourraient se demander si ce n'est pas une allusion à Adèle qui s'échappe par ce même escalier."

Aussi, il l'affirme : "On ne fait absolument pas allusion à ce qu'il s'est passé lors de cette cérémonie alors que les panneaux affichent clairement 'César 2020'. On a été rattrapé par la réalité qui a été beaucoup plus forte et exceptionnelle que ce que nous racontons dans la série." Une explication qui ne suffit pas à tout le monde, certaines personnes estimant que, au vu de la situation, la séquence aurait peut-être dû être coupée au montage...

A LIRE AUSSI

> Dix pour cent : quatre saisons... Et un film ?

> Kaamelott encore repoussé : le film d'Alexandre Astier va-t-il finir sur Salto ?

> Salto : zoom sur un catalogue bien plus alléchant... Et moins francophone que prévu