Enquête en Grande-Bretagne sur un des financiers du camp du Brexit

La commission électorale britannique a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur l'homme d'affaires Arron Banks (photo), cherchant à déterminer si ce partisan du Brexit a enfreint les règles sur le financement électoral lors de la campagne en vue du référendum du 23 juin 2016. /Photo d'archives/REUTERS/Andrew Yates

LONDRES (Reuters) - La commission électorale britannique a annoncé mercredi l'ouverture d'une enquête sur l'homme d'affaires Arron Banks, cherchant à déterminer si ce partisan du Brexit a enfreint les règles sur le financement électoral lors de la campagne en vue du référendum du 23 juin 2016.

La Commission précise qu'elle veut notamment s'assurer que le multimillionnaire, qui a fait fortune dans le secteur de l'assurance, était bien à l'origine de prêts enregistrés à son nom.

"Les doutes sur la légitimité du financement des militants impliqués dans le référendum menacent de porter atteinte à la confiance des électeurs", a expliqué Bob Posner, directeur chargé du financement politique à la commission.

"Il est par conséquent dans l'intérêt général que la Commission électorale cherche à établir si des équipes de campagne ont bénéficié ou non de donations interdites et si d'autres délits se sont produits", a-t-il ajouté.

Arron Banks a largement contribué à la création et au financement du mouvement Leave.EU, qui n'a pas mené la campagne officielle des partisans d'une sortie de l'UE mais a joué un rôle de premier plan dans la mobilisation des électeurs favorables au Brexit.

"Mon Dieu, je suis terrifié", a-t-il réagi ironiquement sur Twitter à l'annonce de l'ouverture de l'enquête le visant.

Dans un communiqué publié dans la journée, il a réfuté les spéculations sur un éventuel financement russe de la campagne des "Brexiters". "Les allégations relatives à un financement du Brexit par les Russes sont de pures conneries ('complete bollocks')", écrit-il.

L'enquête qui le vise, ajoute-t-il, est une manoeuvre des élites favorables au maintien du Royaume-Uni dans l'UE qui n'acceptent pas le verdict des urnes et "tentent une fois de plus de discréditer le résultat" du référendum.

"QUE DALLE !"

L'ouverture de l'enquête faite suite à une demande du député travailliste Ben Bradshaw, qui a réclamé que le gouvernement étudie les rapports d'Open Democracy, un organisme pour la transparence de la vie publique, dénonçant le financement des campagnes de certains candidats.

Le député s'est dit également très inquiet des connexions britanniques dans l'enquête sur une possible ingérence russe dans la campagne de Donald Trump pour la présidentielle américaine de 2016.

La Russie a nié toute ingérence dans le référendum sur le Brexit ou les élections américaines, et Donald Trump a déclaré qu'il n'y avait aucune collusion avec la Russie.

Interrogé sur le sujet à la Chambre des communes, la Première ministre britannique, Theresa May, qui avait fait campagne pour le maintien dans l'UE et a accédé à la tête du gouvernement en juillet 2016, a déclaré qu'elle prenait "très au sérieux" les accusations d'ingérence russe ou de "tentatives russes d'intervention dans les processus électoraux ou démocratiques dans n'importe quel pays".

Son ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, figure de proue du camp du "Brexit, a estimé pour sa part qu'il n'y avait aucune preuve d'une quelconque ingérence russe dans les élections britanniques. "Non, je n'ai vu aucune (preuve), que dalle ! (...) D'après ce que je sais, ils n'ont joué aucun rôle", a-t-il dit.

(Kate Holton avec Guy Faulconbridge et William James; Henri-Pierre André et Arthur Connan pour le service français)