Etats-Unis : condamné à mort, il demande un report de la date de son exécution pour pouvoir donner un rein

L'étonnante demande d'un condamné à mort aux Etats-Unis (Photo : Getty Images/iStockphoto)

Inspiré dans sa démarche par un militant anti-peine de mort, le détenu espère une réponse positive de la justice américaine.

Une demande de sursis tout sauf ordinaire. Au Texas (Etats-Unis), un homme du nom de Ramiro Gonzales, condamné à mort pour l'enlèvement, le viol et le meurtre d'une jeune femme il y a plus de 15 ans, a demandé un report de la date programmée de son exécution, dans l'objectif de donner un rein.

D'après un article de The Independent, le détenu, dont l'exécution est prévue le 13 juillet prochain, aurait eu cette idée après avoir correspondu avec Michael Zoosman, un ancien aumônier de prison, désormais militant anti-peine de mort, qui a écrit à de nombreux condamnés pour tenter de les convaincre de faire un don d'organe avant que leur sentence soit appliquée.

"Comment puis-je rendre la vie que j'ai prise ?"

Comme l'a expliqué Ramiro Gonzales lui-même, dans un entretien accordé à la journaliste Keri Blakinger, donner son rein serait pour lui une façon d'expier en partie sa faute : "Comment puis-je rendre la vie que j'ai prise ? C'est probablement l'une des choses qui s'en rapproche le plus. Je ne dis pas que cela équivaut à sauver la vie de quelqu'un, mais c'est tout de même empêcher quelqu'un de mourir."

"Gonzales semble très sincère dans ses remords, il admet que ce qu'il a fait était mal et en prend la responsabilité, ce qui n'est pas quelque chose que je vois très souvent", juge le Dr Edward Gripon, l'expert psychiatre qui a suivi le dossier de ce détenu. "Il ne peut tout simplement pas donner ses organes après sa mort parce que l'injection qu'il va recevoir va les empoisonner et les rendre inutilisables, précise l'avocat du condamné. Il doit donc faire un don de rein de son vivant, avant son exécution."

Pour l'heure, pas de réponse positive

Ce dernier détail explique la requête formulée par Ramiro Gonzales à la justice, alors que la date programmée de son décès approche à grands pas. S'il s'est révélé être un donneur incompatible avec la personne en attente de greffe dont lui avait parlé Michael Zoosman, le détenu n'a pas perdu espoir de contribuer à sauver une vie en donnant l'un de ses reins.

"Au début de cette année, M. Gonzales a demandé à faire don d'un organe avant son exécution, a laconiquement confirmé Amanda Hernandez, directrice de la communication du Texas Department of Criminal Justice, citée par The Independent. M. Gonzales a été considéré comme un donneur inéligible pour cette demande. Son exécution est prévue pour le 13 juillet 2022." Pour l'heure, le recours déposé par le condamné à mort n'a donc pas obtenu de réponse positive.