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Face au Covid, l'immunité ce n'est pas tout ou rien

CORONAVIRUS - “Une forme d’immunité”, envisageait le ministre de la Santé Olivier Véran au micro de France Inter au début du mois de janvier; une troisième dose nécessaire pour “booster l’immunité” selon Jean Castex; “Jamais la France n’acceptera la stratégie de l’immunité collective”, s’insurgeait Emmanuel Macron fin 2020... Mais de quoi s’agit-il, à la fin?

Comme vous pouvez le découvrir dans la vidéo en tête de cet article, l’immunité face au Covid-19 se décline, à l’inverse de ce que l’on pourrait penser. Être immunisé, c’est bien être protégé, mais cette protection a différents degrés d’efficacité. Pourquoi? Parce qu’ils sont le reflet de la complexité de notre système immunitaire, ainsi que des limites des vaccins face au virus.

L’idéal à atteindre c’est l’immunité stérilisante: celle qui permet non seulement de ne pas contracter la maladie, mais aussi de ne pas la transmettre. Comme ces derniers mois l’ont démontré, il est impossible, face à la pandémie de SARS-CoV-2, d’atteindre un tel objectif. Lorsqu’il rencontre une personne protégée par un vaccin, le virus est éliminé par notre immunité systémique, ce qui évite les formes graves.

En revanche, il s’installe alors à la porte d’entrée de notre corps, celle par où se transmet le virus dans une écrasante majorité des cas: la muqueuse nasale. Il peut alors se multiplier, occasionnant non pas une forme grave, mais une forme bénigne de la maladie, avec ou sans symptômes. Ici, ce sont les anticorps de nos muqueuses qui manquent parfois leur cible face au virus, même chez les vaccinés. Une fragilité qui se retrouve moins chez les guéris du Covid.

″Lorsqu’on est vaccinés”, explique l’immunologiste Morgane Bomsel au HuffPost, “c’est à un endroit précis avec une quantité limitée d’antigène, alors que quand vous êtes infecté la quantité virale est beaucoup plus grande.” Conséquence là encore, le degré n’est pas le même sur le spectre de l’immunité, entre ceux qui risquent de développer la maladie dans la muqueuse nasale et les autres.

À chaque fois pourtant, on est protégé, au sens où le risque de développer une forme grave, donc potentiellement fatale ou handicapante de la maladie. L’immunité est donc un spectre face au coronavirus, et non une question binaire. L’arrivée du variant Omicron rend d’ailleurs la définition de l’immunité encore plus subtile: étant donné le nombre de réinfections, l’idée d’une immunité collective est désormais abandonnée... Au profit d’une “forme d’immunité collective”, ou la population n’empêcherait pas le virus de circuler, mais de faire des victimes.

À voir également sur Le HuffPost: Après Omicron, quels seront les futurs variants?

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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