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Sur France Inter, Élisabeth Badinter a choqué ces victimes présumées de PPDA

Interviewée par Léa Salamé, Élisabeth Badinter a suscité un tollé en évoquant la prescription pour les violences sexuelles.

FÉMINISME - Alors que les mondes politique et médiatique se retrouvent secoués depuis plusieurs semaines par les affaires Bayou, Quatennens et PPDA, la philosophe Élisabeth Badinter était l’invitée de la matinale de France inter, ce mercredi 27 septembre.

Face à Léa Salamé, la philosophe a notamment été interrogée sur les comités contre les violences sexistes et sexuelles dans les partis mais aussi sur la notion de prescription, une question centrale dans l’affaire PPDA, ainsi que l’avait expliqué le HuffPost ici. Dans les nombreux témoignages qui visent l’ancien présentateur du JT, beaucoup relatent des faits a priori prescrits.

Élisabeth Badinter estime qu’il n’est pas possible de revenir sur cette notion de prescription et ose même une comparaison. « Si on en finissait avec la prescription, cela voudrait dire qu’on assimile les violences sexistes à la loi contre les nazis, qui est le crime contre l’Humanité [imprescriptible], ce n’est pas possible. Il faut être logique : les violences faites aux femmes sont punies, mais enfin est-ce que ce sont des crimes de l’Humanité, il ne faut pas exagérer, c’est même indécent » , défend-elle au micro avant d’ajouter plus loin. « Pourquoi ne pas porter plainte avant la prescription (...) Il faut prendre ses responsabilités. Je comprends très bien que ce soit difficile à évoquer pendant un certain temps, mais quand même 10 ans [depuis la loi de 2017 la prescription pour viol est de 20 ans, NDLR], ce n’est pas si mal ».

Des propos qui ont déclenché un tollé notamment parmi les féministes et les femmes qui accusent PPDA d’agression sexuelle ou de viol. Cécile Delarue, sur Twitter a tout simplement qualifié de « naufrage » l’intervention d’Élisabeth Badinter, jugeant la comparaison avec les crimes contre l’humanité, « honteuse ».

« Où est la solidarité féministe que vous revendiquez Madame ? Vous regrettez de ne pas voir certaines manifester pour l’Iran et vous jetez l’opprobre sur celles qui, courageusement, racontent enfin l’horreur qu’elles ont vécue. HONTE À VOUS », tonne-t-elle.

La journaliste Hélène Devynck qui a récemment publié Impunité, où elle raconte l’histoire des femmes victimes de PPDA, lui a emboîté le pas dans la matinée.

Caroline de Haas a de son côté repartagé une vidéo où elle indique tout simplement : « Je vous propose de ne plus prendre très au sérieux les propos d’Élisabeth Badinter ». Quand la féministe Rokhaya Diallo, comme d’autres, s’est indignée de la définition donnée par la philosophe sur l’intersectionnalité. « Les trois groupes qui constituent l’intersectionnalité sont, les gens de couleur, les néoféministes et les islamistes. Il y a une entente, on ne bouge pas. Les islamistes ne disent jamais un mot contre les militantes LGBT », avait-elle défendu de vive voix Élisabeth Badinter.

Accusée par Badinter, Rousseau lui répond

Plusieurs élues sont également montées au créneau après l’écoute de l’interview. Citée nommément par Élisabeth Badinter qui l’accuse de vouloir « tout faire flamber », Sandrine Rousseau a tancé un « combo de positions réactionnaires » avant de répondre plus directement à la philosophe : « Flamber le patriarcat, Madame, et avec enthousiasme de surcroît. »

L’élue écolo Mélanie Vogel, et Audrey Pulvar, conseillère régionale PS, ont également réagi. La première en partageant simplement une citation, la seconde en pointant du doigt des approximations.

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