La France pourrait finalement construire des sous-marins pour l’Australie

Un an après la rupture soudaine du « contrat du siècle » aux dépens de Paris, un rapprochement spectaculaire s’opère entre Français et Australiens.

INTERNATIONAL - Quel revirement… Un an après que l’Australie a rompu unilatéralement le « contrat du siècle » avec la France pour la construction de sous-marins, optant finalement pour une alliance avec les États-Unis et le Royaume-Uni, un rapprochement s’opère désormais entre les deux pays, et la France pourrait finalement construire des submersibles.

En effet, les chantiers navals des nouveaux alliés américains et britanniques de l’Australie sont submergés par les commandes et ne semblent plus en capacité de livrer dans les délais les sous-marins nucléaires qui avaient fait changer d’avis à Canberra. Tant et si bien que les experts militaires estiment, rapportent nos confrères du Monde, que l’alliance « Aukus » a fait perdre dix ans aux Australiens, le contrat français prévoyant une livraison à partir de 2030 quand les alliés de Canberra ne proposent désormais plus qu’une livraison à l’horizon 2040.

Un rapprochement par étapes

Ainsi, la France se serait repositionnée et aurait proposé au mois de juillet, par la voix d’Emmanuel Macron lors d’une rencontre avec le nouveau Premier Ministre australien Anthony Albanese, de construire quatre sous-marins. Une construction qui n’aurait pas lieu en Australie comme prévu dans le contrat rompu, mais finalement en France du côté de Cherbourg.

Pour rappel, la France et l’Australie avaient signé en décembre 2016 un gigantesque contrat de 56 milliards d’euros pour la fourniture de douze sous-marins conventionnels, dérivés des futurs sous-marins nucléaires français « Barracuda ».

Mais en septembre 2021, l’ex-Premier ministre Scott Morrison avait annoncé que son pays allait finalement se doter de sous-marins à propulsion nucléaire dans le cadre du nouveau partenariat Aukus avec les États-Unis et le Royaume-Uni, annulant ainsi le contrat français. Paris avait dénoncé « un coup dans le dos » et rappelé son ambassadeur, ouvrant une crise diplomatique.

Mais depuis, un réchauffement très sensible des relations franco-australienne a eu lieu, notamment avec le versement de 555 millions d’euros de pénalité pour la rupture du contrat ainsi que la visite d’Anthony Albanese à Paris début juillet.

Prochain rendez-vous en mars

Début septembre, déjà, le vice-Premier ministre australien Richard Marles avait ouvert la porte à un rapprochement avec la France en matière d’équipements militaires. « L’industrie française de l’armement a eu une longue histoire en Australie et a joué un rôle important dans la construction de l’armée australienne au niveau où elle est actuellement », avait rappelé celui qui est aussi ministre de la Défense à l’occasion d’un déplacement à Brest au cours duquel la solution de repli proposée par Paris n’a officiellement pas été évoquée.

« Nous entrons dans une période d’augmentation de notre budget de la défense, de modernisation de notre armée, et nous sommes confiants et optimistes quant au rôle crucial que l’industrie française de l’armement peut jouer en Australie pour mener à bien cette tâche », avait encore expliqué le ministre, arrivé au pouvoir au printemps 2022 après la victoire des Travaillistes aux élections législatives et donc la défaite de Scott Morrison, le Premier Ministre responsable du revirement sur les sous-marins.

« La base industrielle française est à la disposition du gouvernement australien », avait immédiatement approuvé le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, saluant un « réchauffement spectaculaire de la relation » avec l’Australie, un an après l’affaire Aukus. Prochain rendez-vous en mars désormais, date à laquelle Richard Marles doit dévoiler la stratégie du pays concernant les sous-marins.

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