Guerre Israël-Hamas: le chef de l'ONU appelle depuis Rafah au "passage rapide" de l'aide vers Gaza

"Un passage rapide" de l'aide humanitaire vers Gaza. C'est ce qu'exhorte le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres ce vendredi 20 octobre depuis le point de passage de Rafah en Égypte, l'unique ouverture sur Gaza qui ne soit pas aux mains d'Israël.

"Nous échangeons activement avec l'Égypte, Israël et les États-Unis, afin de nous assurer que les camions (d'aide) puissent traverser le plus rapidement possible", a déclaré Antonio Guterres lors d'une conférence de presse à Rafah.

Si Israël refuse catégoriquement d'ouvrir ses passages frontaliers avec Gaza, les États-Unis sont parvenus à convaincre le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, de donner son feu vert à l'envoi d'aide depuis l'Égypte, via le passage de Rafah. Ce vendredi, le chef de l'ONU a évoqué "des vérifications qui doivent être efficaces tout en étant rapides".

Israël a précisé qu'il s'assurerait que l'aide ne parvienne pas au Hamas mais seulement aux "civils" du "sud de la bande de Gaza".

Martin Griffiths, chargé des situations humanitaires d'urgence à l'ONU, a quant à lui déclaré que "la première cargaison était censée arriver demain (samedi) au plus tôt".

Des blocs de béton installés à la frontière près du passage de Rafah ont été enlevés par les Égyptiens dans la nuit de jeudi à vendredi, selon une source de sécurité.

Des réserves de nourriture bientôt épuisées

Auparavant, le président américain, Joe Biden, avait affirmé avoir obtenu du président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, la garantie de "laisser jusqu'à 20 camions traverser". Un nombre totalement insuffisant selon l'ONU qui estime au minimum à 100 camions par jour les besoins des Gazaouis. Avant la guerre, ils dépendaient déjà pour 60% d'entre eux de l'aide alimentaire internationale.

"Nous n'œuvrons pas pour le passage d'un seul convoi mais pour qu'un nombre significatif de convois soient autorisés à passer, afin d'avoir assez de camions pour soutenir la population de Gaza", a annoncé Antonio Guterres.

Au 14e jour de la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée par une attaque sans précédent du mouvement palestinien au pouvoir à Gaza, l'ONU estime que les quelque 2,4 millions de Gazaouis, pour moitié des enfants, sont au bord de la "catastrophe" car Israël leur refuse tout accès à de l'eau, de l'électricité et du carburant. Quant aux réserves de nourriture, elles seront bientôt épuisées.

Si depuis des jours des avions du monde entier amènent de l'aide alimentaire ou médicale, aucun de ces chargements n'a jusqu'ici pu entrer à Gaza où le bilan des bombardements israéliens s'élève à plus de 3.700 morts incluant au moins 1.500 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza.

Article original publié sur BFMTV.com