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"Indécent" : Damien Abad cosigne une proposition de loi sur l'inéligibilité d'élus condamnés pour violences

Damien Abad le 21 novembre 2022 à l'Assemblée nationale  - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
Damien Abad le 21 novembre 2022 à l'Assemblée nationale - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

Le député de l'Ain a cosigné une proposition de loi pour étendre l'inégibilité des élus condamnés pour violences. Au grand dam de Sandrine Rousseau qui juge ce geste "indécent". Damien Abad, lui, assume.

Un paraphe qui étonne sur les bancs de la gauche. Damien Abad, accusé par plusieurs femmes de viol et de tentatives de viol, a cosigné une proposition de loi du groupe Renaissance pour créer une peine d'inéligibilité pour les élus condamnés pour certaines violences.

Une proposition de loi qui vise Adrien Quatennens

Après le retour d'Adrien Quatennens à l'Assemblée nationale le 11 janvier dernier, la patronne des députés Renaissance Aurore Bergé avait dégainé cette proposition de loi avec Sacha Houlié, le président de la commission des Lois.

Elle vise à étendre une disposition du code pénal, qui prévoit déjà une peine d'inéligibilité obligatoire pour certains délits, notamment des violences ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 8 jours. Mais l'inéligibilité n'est en rien obligatoire en dessous de ce chiffre.

Parmi ces délits, la proposition de loi cible notamment les violences sur conjoint ou sur mineur de moins de 15 ans.

"Tous les députés Renaissance ont signé"

De quoi viser directement le député du Nord condamné à 4 mois de prison avec sursis pour violences conjugales, puis exclu de son groupe parlementaire jusqu'au 13 avril. Mais aussi mettre mal à l'aise son propre camp avec la signature de Damien Abad.

Preuve de l'embarras: le groupe a refusé de répondre à nos questions.

"Non, je ne suis pas ravi de voir son nom sur ce document, mais tous les députés du groupe ont signé, donc c'est normal que lui aussi puisse le faire", explique de son côté un cadre du groupe auprès de BFMTV.com.

Toujours apparenté au groupe présidentiel, le député qui nie tous les faits qui lui sont reprochés s'était fait très discret depuis son retour à l'Assemblée nationale en juillet dernier.

"Je suis choqué"

"Je n'ai jamais été condamné pour violences conjugales. Je ne vois pas où est le problème. Je suis choqué de cette réaction (celle de Sandrine Rousseau, NDLR)", nous répond de son côté Damien Abad.

L'ancien ministre des Solidarités d'Élisabeth Borne est devenu en décembre dernier le président du groupe d'amitié France-Liban au Palais-Bourbon.

Lors des dernières législatives, Renaissance avait elle-même investi Jérôme Peyrat. Candidat en Dordogne, ce cadre de la majorité avait pourtant été condamné en 2020 pour des violences envers une ex-compagne. Sous pression et après les propos de Stanislas Guérini, alors le patron du parti qui l'avait qualifié d'honnête homme" puis rétropédalé, il avait finalement retiré sa candidature.

Article original publié sur BFMTV.com

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