En Iran, ils font tomber le turban des mollahs pour protester contre le régime

Après la mort de Mahsa Amini, la jeunesse iranienne utilise tous les moyens pour exprimer son ras-le-bol des dogmes religieux.

IRAN - En Iran, la révolte insufflée par la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre dernier, donne lieu à des méthodes de protestation variées, mais aussi de plus en plus vindicatives à l’égard du pouvoir religieux.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de cet article, la contestation se tourne maintenant contre les mollahs, ces spécialistes du droit musulman qui exercent des fonctions juridiques ou religieuses au sein de la théocratie chiite. Dans la rue, retirer d’un revers de la main le turban de ces hommes est devenu un moyen symbolique de faire vaciller le régime et les dogmes religieux.

Plusieurs vidéos partagées sur les réseaux sociaux témoignent de ce type d’action, souvent menées par des jeunes. Toutefois, ce « jeu du turban » se transforme parfois en agression plus violente, certains mollahs ayant été roués de coups, signe du profond ressentiment de la jeunesse iranienne contre les responsables religieux en Iran.

Une violente répression

En Iran, la mobilisation ne faiblit pas après plusieurs semaines de révolte et malgré la répression. De nouvelles manifestations ont eu lieu, dimanche 6 novembre, dans des universités et des régions kurdes du nord-ouest du pays.

Les manifestations déclenchées par la mort de la jeune Kurde iranienne Mahsa Amini, le 16 septembre, après son arrestation par la police des mœurs, sont devenues la plus importante vague de contestation dans le pays depuis la Révolution islamique de 1979.

Au fil des jours, les manifestations pour la liberté des femmes se sont transformées en un mouvement dirigé contre le régime islamique, gagnant les rues, les universités et même les écoles, malgré une répression dont le bilan approche les 200 morts, selon le décompte d’une ONG basée hors d’Iran.

Selon le groupe de défense des droits des Kurdes d’Iran Hengaw, basé en Norvège, les forces de sécurité ont ouvert le feu dimanche à Marivan, une ville du Kurdistan, blessant 35 personnes. Des manifestants s’étaient rassemblés après la mort à Téhéran d’une étudiante kurde originaire de Marivan, Nasrin Ghadri, qui, selon Hengaw, a succombé samedi après avoir été frappée à la tête par la police.

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