Iran: la maison familiale de la grimpeuse Elnaz Rekabi a été détruite par les autorités

L'athlète avait pris part à une compétition d'escalade sans voile en octobre, ce qui avait été interprété comme un geste de solidarité envers les manifestants.

La maison familiale d’Elnaz Rekabi, l’héroïne de tout un pays en Iran, a été démolie, rapporte la BBC sur son site internet. Une vidéo circule sur la toile depuis plusieurs jours, montrant les ruines d'une maison avec des médailles sur le sol. On y voit Davood, frère d'Elnaz Rekabi, grimpeur de haut niveau lui aussi, pleurer. La maison a-t-elle été détruite parce que la grimpeuse a pris part à une compétition d’escalade sans voile en Corée du Sud en octobre dernier ? L’agence de presse Tasnim confirme que la maison a bel et bien été rasée, parce que la famille n’avait pas de permis valide pour sa construction.

Des excuses publiques

La participation d’Elnaz Rekabi à la compétition d’escalade avec un simple bandana sur la tête, à la place du foulard, a été interprétée comme un soutien aux manifestations qui agitent le pays depuis la mort de Mahsa Amini, et appellent à renverser le régime. La République islamique impose aux sportives iraniennes le port du voile même dans les compétitions à l'étranger. Après quelques jours d’un silence qui a inquiété les ONG, le gouvernement iranien étant connu pour sa politique de détention arbitraire et de torture pouvant conduire à la mort, l’athlète iranienne est finalement rentrée à Téhéran sous escorte.

A deux reprises, elle s’est même excusée publiquement, expliquant que son foulard avait glissé par erreur. Des déclarations que les autorités iraniennes auraient obtenues sous la pression. Selon BBC Persian, chaîne en langue persane basée à Londres, Elnaz Rekabi aurait été assignée à résidence à son retour fin octobre. Il était déjà question de menaces concernant la saisie d’une propriété appartenant à sa famille d’une valeur de 312.000 dollars.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - La grimpeuse iranienne Elnaz Rekabi acueillie en héroïne à Téhéran