Johnson célèbre "Peppa Pig" et se compare à Moïse face aux patrons

Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'une visite à Blyth, le 22 novembre 2021 (Photo: Scott Heppell via Reuters)
Le Premier ministre britannique Boris Johnson lors d'une visite à Blyth, le 22 novembre 2021 (Photo: Scott Heppell via Reuters)

INTERNATIONAL - BoJo save Peppa Pig. Lors de la conférence annuelle de l’organisation patronale britannique ce lundi 22 novembre, Boris Johnson a eu l’occasion d’échanger avec un parterre de chefs d’entreprise. Au programme: Covid-19, révolution industrielle verte... et dessin animé.

Devant les chefs d’entreprise, le Premier ministre britannique a estimé que “la pandémie”, “les problèmes de chaîne d’approvisionnement” ou encore “les prix de l’énergie” et “les pénuries” de main d’oeuvre pèsent encore sur l’économie britannique. Mais au-delà de ce constat, il a déclaré qu’il “y a des limites à ce que le gouvernement peut faire” et vanté le secteur privé comme le “véritable moteur de la croissance”.

Et pour illustrer ses propos, il a choisi un exemple qui parlera autant aux enfants qu’aux adultes: le dessin animé pour enfants Peppa Pig, un univers qu’il “adore” et dont il a visité “la veille” le parc d’attractions au sud du pays.

“Pour moi, la vraie leçon à en tirer c’est la force de la créativité britannique. Qui aurait pu penser qu’un cochon qui ressemble à un sèche-cheveux ou éventuellement à un dessin de sèche-cheveux façon Picasso, un cochon que la BBC a refusé de diffuser, soit maintenant connu dans 180 pays avec des parcs d’attractions aux États-Unis et en Chine? Qu’un cochon devienne une entreprise qui pèse au moins 6 milliards de Livres Sterling pour ce pays – toujours en croissance? Je pense que c’est du pur génie, pas vous? Aucun gouvernement sur cette planète, aucun fonctionnaire n’aurait pu concevoir quelque chose comme Peppa.”

Johnson en Moïse de la révolution verte britannique

Cette comparaison inattendue a surpris plus d’un auditeur et le discours du Premier ministre, pendant lequel il a aussi eu un blanc de plusieurs dizaines de seconde, répétant “désolé, désolée”, lui a valu son lot de critiques, relayées notamment parThe Guardian: un léger ”égarement”, “incompréhension” des enjeux, tandis que ses détracteurs les plus durs ont dénoncé un discours “catastrophique”et une “honte nationale”. Ce discours “montre à quel point il ne prend pas au sérieux les entreprises britanniques. Personne ne riait, parce que la blague n’est plus drôle”, a taclé Rachel Reeves, du parti travailliste.

Mais pas de quoi perturber l’intéressé. Dans un clip diffusé après sa prise de parole, Boris Johnson a estimé que son allocution s’était “bien passée” et que ses interlocuteurs avaient “compris là où je voulais en venir”.

Avant de tenter une autre comparaison pour défendre ses actions pour la révolution verte. Le Première ministre a ainsi fait un parallèle avec Moïse, signant “le plan en 10 points” pour moderniser l’industrie britannique. “Quand je suis descendu signer ce plan, j’ai dit à mes assistants que les nouveaux Dix Commandements étaient ‘Tu développeras’ l’industrie de l’éolien offshore, l’hydrogène, le nucléaire et la captation carbone”.

Pas sûr que les intéressées disent “amen”. Car si les entreprises “partagent de tout cœur” la volonté de rééquilibrer le pays, ainsi que l’a expliqué Tony Danker, directeur général de la CBI, elles restent cependant plus circonspectes sur la stratégie du gouvernement sur le secteur ferroviaire. L’exécutif a annoncé en fin de semaine l’abandon d’un tronçon de ligne à grande vitesse vers le nord-est du pays.

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Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

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