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La City n'a pas à craindre le Brexit, estime le patron de Barclays

Le secteur financier britannique sortira largement indemne du Brexit et la City demeurera l'une des premières places financières mondiales dans un avenir prévisible, a déclaré le président de Barclays dans un entretien à Reuters. /Photo d'archives/REUTERS/Henry Nicholls

par Sinead Cruise et Andrew MacAskill

LONDRES (Reuters) - Le secteur financier britannique sortira largement indemne du Brexit et la City demeurera l'une des premières places financières mondiales dans un avenir prévisible, a déclaré le président de Barclays dans un entretien à Reuters.

La place financière de Londres, répartie entre la City et le quartier de Canary Wharf à l'est de la capitale britannique et siège du plus grand nombre de banques au monde et du premier marché mondial de l'assurance, est confrontée à la perspective de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, le Brexit, son plus grand défi depuis la crise financière de 2008-2009.

John McFarlane ne partage pas les craintes exprimées par certains banquiers et responsables politiques sur les perspectives de l'économique britannique et le secteur financier après la présentation par la première ministre Theresa May des grandes lignes de son projet pour les relations avec l'Union européenne post-Brexit.

"Je ne pense pas qu'il y aura des dégâts définitifs (pour Londres)", a dit John McFarlane dans un entretien au titre de ses fonctions de président de l'organisme de promotion de la place financière de Londres, CityUK.

Moins de 5.000 emplois devraient être transférés au lendemain du Brexit, a estimé au même moment Sam Woods, vice-gouverneur de la Banque d'Angleterre.

Le Brexit pourrait se traduire par le transfert de 3.500 à 12.000 emplois du secteur financier de la City vers l'Union européenne, avait prévenu la veille Catherine McGuinness, responsable de l'administration locale de la City of London.

"Nous avons une estimation depuis quelques temps maintenant de 5.000 à 10.000 emplois, ce qui représente entre 0,5% et 1,0% des postes dans le secteur financier dans ce pays", a ajouté Woods dans un entretien à l'agence Bloomberg.

McFarlane s'est dit persuadé que Londres resterait la première place financière européenne pour les services financiers car elle offre les marchés les plus profonds et abrite le plus grand nombre de professionnels spécialisés.

La soudaine tension sur les rendements de la dette italienne à la fin mai a souligné l'importance de marchés liquides et profonds, a souligné John McFarlane ajoutant que de ce point de vue l'Union européenne avait autant besoin du marché londonien que Londres avait besoin de l'Union européenne.

Les rendements des emprunts d'Etat italiens ont flambé fin mai après qu'une crise politique eut fait craindre la convocation d'élections anticipées en Italie et ravivé les inquiétudes sur l'avenir de la zone euro.

Lorsque les prix de la dette italienne se sont brusquement effondrés, les traders et les teneurs de marché londoniens ont mobilisé leurs relations établies de longue date avec des investisseurs dans le monde entier pour traiter des volumes records, a insisté McFarlane.

"Le seule raison qui a rendu cela possible, c'est que Londres existe. Sachant que nous avons un avantage comparatif dans ces domaines qui ne peut être facilement reproduit, cela constitue un argument valable pour expliquer pourquoi le besoin d'utiliser ce système continuera d'exister à l'avenir. Parce qu'il est meilleur que les alternatives."

(Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)