"L'abaya n'est pas une tenue religieuse, c'est une forme de mode" : le vice-président du CFCM répond à Attal

Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman, a vivement réagi ce dimanche à l'annonce de l'interdiction de l'abaya dans les établissements scolaires faite par Gabriel Attal, assurant que ce vêtement "n'a jamais été un signe religieux".

Au nom de la laïcité, le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal a annoncé ce dimanche que l'abaya, une longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes, sera désormais interdite dans les établissements scolaires en France. Au micro de BFMTV, Abdallah Zekri, vice-président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a déploré ce choix fait par le gouvernement.

"Je pense que le ministre aurait pu échanger, demander l'avis des responsables religieux. Pour moi, l'abaya n'est pas une tenue religieuse, c'est une forme de mode", a-t-il déclaré.

"Si vous allez dans certains magasins, vous trouvez des abayas. C'est une robe longue et ample à la fois. Ça n'a rien à voir [avec la religion]", a assuré Abdallah Zekri. En juin déjà, le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait estimé que l'abaya n'était pas un signe religieux musulman.

En novembre, l'Éducation nationale, alors dirigée par Pap Ndiaye, s'était déjà emparée de l'abaya dans une circulaire qui considérait ce vêtement comme des tenues pouvant être interdites si elles sont "portées de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse".

Le prédécesseur de Gabriel Attal, Pap Ndiaye, interpellé par les syndicats de chefs d'établissement sur la hausse des incidents liés à ces tenus, avait toutefois refusé de "publier des catalogues interminables pour préciser les longueurs de robes".

"Le ministre s'agite, mais il faut qu'il y ait un texte"

"L'abaya n'a jamais été un signe religieux", a martelé de nouveau ce dimanche Abdallah Zekri. "Il faut qu'il y ait un texte. Le ministre parle, il s'agite, mais il faut qu'il y ait un texte" qui précisera comment il veut interdire l'abaya et "ses motivations", poursuit le vice-président du CFCM.

"Une fois qu'on l'aura, nous allons lui répondre", annonce sur BFMTV Abdallah Zekri. "Nous sommes dans un pays de droit, il y a la justice, il y a le Conseil d'État. J'attends le texte du ministre et ses motivations", prévient-il

Le vice-président du CFCM se dit en outre "surpris" que la question de l'abaya dans les classes soit devenue une "priorité. "Alors que les équipes pédagogiques s'inquiètent du manque de moyens, qu'il y a un manque d'enseignants, qu'il y a beaucoup de problèmes dans les écoles", souligne Abdallah Zekri.

Article original publié sur BFMTV.com

VIDÉO - Gabriel Attal annonce l'interdiction du port de l'abaya à l'école