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Le gouvernement britannique divisé sur la liberté de circulation post-Brexit

LONDRES (Reuters) - Autoriser la liberté de circulation des personnes après la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne ne serait pas conforme au vote des Britanniques sur le Brexit, a estimé dimanche le ministre du Commerce international, Liam Fox, mettant en lumière des divisions au sein du gouvernement britannique. Dans une interview accordée au Sunday Times, Liam Fox précise qu'il n'existe pas de consensus gouvernemental sur une proposition défendue par le ministre des Finances, Philip Hammond. Ce dernier, qui redoute que la sortie de l'UE ne soit un "saut dans le vide", plaide pour un statu quo concernant la liberté de circulation des personnes, une des règles fondamentales du marché unique européen, sur une période transitoire qui irait du divorce effectif entre Londres et ses partenaires européens, devant intervenir d'ici mars 2019, jusqu'à la mi-2022. "S'il y a eu des discussions sur ce point, je n'y ai pas participé. Je n'ai été associé à aucune discussion sur ce point, pas plus que je n'ai signifié mon accord à quoi que ce soit de ce genre", déclare Fox dans le Sunday Times. "Nous avons clairement dit lors du référendum (du 23 juin 2016) que le contrôle de nos propres frontières était un des éléments que nous voulions, et il me semble qu'une liberté de circulation non réglementée ne serait pas fidèle à cette décision", poursuit le ministre, qui a mené campagne en faveur du Brexit l'année dernière. Philip Hammond, qui était pour sa part partisan d'un maintien dans l'UE, s'inquiète des conséquences qu'aurait un divorce sans dispositif transitoire sur l'économie britannique, dont près de la moitié des exportations sont absorbées par les pays de l'UE. Interrogé vendredi au micro de la BBC, le ministre des Finances a noté qu'une période transitoire serait nécessaire avant de mettre en place des contrôles migratoires complets entre le Royaume-Uni et l'UE. Dans une interview publiée le même jour par le quotidien français Le Monde, Hammond a observé que "le sujet des négociations sur le mouvement des personnes était une question-clé". "Les Britanniques n'ont aucun problème avec les gens qui viennent travailler et étudier. Il n'y a aucun débat sur les travailleurs hautement qualifiés. Nous voulons que des citoyens de l'UE travaillent dans notre économie et poursuivent leur vie familiale chez nous, et vice versa pour des expatriés britanniques installés dans l'UE", a-t-il expliqué. "Mais il y a des inquiétudes sur le grand nombre de travailleurs non qualifiés qui sont venus, ce qui a eu des répercussions sur les bas salaires. Cela crée un débat important au Royaume-Uni." (William Schomberg et Paul Sandle; Henri-Pierre André pour le service français)