Les doutes sur le Brexit coûtent 600 millions de livres sterling par semaine, dit Goldman Sachs

Les incertitudes liées au processus politique chaotique de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ont coûté à l'économie britannique 600 millions de livres sterling (700 millions d'euros) par semaine depuis le référendum de juin 2016, estime Goldman Sachs dans une étude publiée lundi. /Photo d'archives/REUTERS/Benoit Tessier

LONDRES (Reuters) - Les incertitudes liées au processus politique chaotique de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ont coûté à l'économie britannique 600 millions de livres sterling (700 millions d'euros) par semaine depuis le référendum de juin 2016, estime Goldman Sachs dans une étude publiée lundi.

La banque d'affaires américaine conclut que le Brexit avait coûté à la cinquième économie mondiale autour de 2,5 points de produit intérieur brut (PIB) à la fin de l'an dernier par rapport à la tendance que suivait le PIB avant le vote en faveur de la sortie de l'UE.

"Les responsables politiques au Royaume-Uni peinent encore à concrétiser ce vote", constatent les économistes de Goldman Sachs. "L'incertitude qui en découle sur les futures relations politiques et économiques avec l'UE ont eu un coût réel pour l'économie du Royaume-Uni, qui s'est répercuté à d'autres économies."

En 2016, l'un des slogans les plus efficaces des partisans du Brexit affirmait que le Royaume-Uni versait 350 millions de livres par semaine à l'UE et appelait à récupérer cette somme pour l'investir dans le système de santé. Cette estimation ne prenait toutefois en compte ni le "rabais" obtenu par Londres sur sa contribution, ni les aides européennes perçues par l'économie et les entreprises britanniques.

Goldman Sachs estime qu'en cas de sortie de l'UE sans accord ("no deal"), il y a une probabilité de 15% que le PIB britannique chute de 5,5% et qu'un "choc de confiance" fasse perdre 17% de sa valeur à la livre sterling.

Les autres pays européens seraient les plus exposés aux répercussions d'un tel scénario, ajoutent les économistes de la banque, qui évoquent un risque de perte de 1% du PIB pour ces économies.

A l'inverse, si Londres parvient à un accord de transition, l'effet positif total sur le PIB britannique pourrait atteindre 1,75% et la livre pourrait s'apprécier de 6%, ajoute Goldman Sachs.

(Helen Reid; Marc Angrand pour le service français)