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Les FDS fixent une "ligne rouge" aux forces pro-Assad

Un soldat des Forces démocratiques syriennes (FDS). Le Conseil militaire de Daïr az Zour, relevant des FDS soutenues par les Etats-Unis, a mis en garde les forces pro-gouvernementales syriennes qui opèrent également dans ce secteur de l'est de la Syrie de ne pas franchir l'Euphrate. /Photo prise le 12 septembre 2017/REUTERS/Rodi Said

BEYROUTH (Reuters) - Le Conseil militaire de Daïr az Zour, relevant des Forces démocratiques syriennes (FDS) soutenues par les Etats-Unis, a mis en garde les forces pro-gouvernementales syriennes qui opèrent également dans ce secteur de l'est de la Syrie de ne pas franchir l'Euphrate. "Nous avons informé le régime (syrien) et la Russie (alliée aux forces gouvernementales-NDLR) que nous arrivions sur la rive de l'Euphrate (...) Nous ne laisserons par le régime et ses milices traverser vers la rive orientale du fleuve", a prévenu vendredi le commandant du Conseil militaire de Daïr az Zour, Abou Khaoula. A Damas, une conseillère du président Bachar al Assad a affirmé que l'armée s'en prendrait à tous ceux qui s'opposent à la reconquête du territoire national. "Qu'il s'agisse des Forces démocratiques syriennes, de Daech ou de toute autre force étrangère illégitime (...), nous combattrons pour libérer notre terre de tous les agresseurs", a déclaré Bouthaïna Chaaban, dans un entretien accordé à Al Manar, la chaîne du Hezbollah libanais. Les forces gouvernementales et les FDS, alliance arabo-kurde, ont toutes deux convergé ces derniers jours vers le chef-lieu de la province de Daïr az Zour, chassant devant elles les djihadistes du groupe Etat islamique (EI). A Moscou, Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a assuré que l'armée syrienne avait déjà franchi l'Euphrate et que des unités tenaient des positions sur la rive orientale du fleuve. "De la pure propagande", a balayé Abou Khaoula. "Personne n'a traversé." La province pétrolifère de Daïr az Zour, coupée par l'Euphrate qui coule du nord-ouest vers le sud-est et la frontière irakienne, est le dernier point d'ancrage territorial majeur de l'EI en Syrie et en Irak. Dans la ville de Daïr az Zour, sur la rive occidentale de l'Euphrate, l'armée syrienne et ses alliés, soutenus par l'aviation russe, ont brisé l'encerclement d'une enclave qui était assiégée depuis trois ans par l'EI et opéré également la jonction avec les troupes qui tenaient l'aéroport. De l'autre côté du fleuve, sur sa rive orientale, les FDS sont également passées à l'offensive, il y a une semaine, et ne sont plus qu'à trois kilomètres de l'Euphrate, a dit le commandant Khaoula. L'EUPHRATE, LIGNE INFORMELLE DE DÉMARCATION Une administration civile sera constituée dans les territoires de la province de Daïr az Zour que les FDS libéreront, y compris les gisements pétroliers, a ajouté Abou Khaoula, indiquant que le gouvernement syrien n'est "pas apte à diriger et à gouverner le peuple". "Chaque village situé sur la rive orientale de l'Euphrate jusqu'à la frontière irako-syrienne est un objectif pour nos forces", a-t-il souligné. "Lorsque nos forces auront atteint (la rive orientale du fleuve), nous considérerons tout coup de feu tiré contre ce secteur comme une attaque contre notre conseil militaire." Depuis qu'ils opèrent tous deux sur le théâtre syrien, menant chacun leur campagne contre l'EI, Russes et Américains, afin d'écarter le risque d'une confrontation accidentelle, ont soigneusement évité de se retrouver dans des zones communes et le cours de l'Euphrate a souvent servi de ligne de démarcation informelle à leurs opérations. Reflétant cette réalité, un porte-parole de la coalition anti-EI commandée par les Etats-Unis a déclaré jeudi que les FDS ne prévoyaient pas d'entrer dans la ville de Daïr az Zour. (nL5N1LV5ZV] Le commandant Khaoula est moins catégorique. La ville n'est pas un objectif, dit-il, mais pourrait le devenir, ses habitants souhaitant être libérés "en même temps du régime et de Daech". "Pour le moment, nous avons un calendrier que nous suivons et qui est la libération de la rive orientale de l'Euphrate". (Tom Perry et Sarah Dadouch avec Christian Lowe à Moscou; Henri-Pierre André et Jean-Philippe Lefief pour le service français)