Ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe à la Sorbonne

"C'est aujourd'hui que se joue la question de la paix et de la guerre sur notre continent", a alerté le président de la République lors de son discours à la Sorbonne.

Emmanuel Macron a prononcé un long discours sur l'Europe ce jeudi à la Sorbonne, faisant part de ses inquiétudes sur l'avenir de l'Europe. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Emmanuel Macron a prononcé un long discours sur l'Europe ce jeudi à la Sorbonne, faisant part de ses inquiétudes sur l'avenir de l'Europe. (Photo Ludovic MARIN / AFP)

Emmanuel Macron était de retour à la Sorbonne, sept ans après, pour un nouveau discours sur l'Europe. Le chef de l'État y a affirmé ce jeudi sa volonté d'une Europe renforcée et unie, à moins de deux mois des élections européennes. Le président de la République a notamment fait part de ses inquiétudes sur l'avenir de l'Europe : "Notre Europe est mortelle, elle peut mourir. Cela dépend de nos choix. Ils sont à faire maintenant".

Un discours que ses adversaires politiques ont critiqué, y voyant une entrée en campagne du chef de l'État, alors que la candidate de la majorité, Valérie Hayer, est largement distancée dans les sondage par le candidat du RN, Jordan Bardella.

Face à cette prise de parole du président, les principaux rivaux de Valérie Hayer aux européennes bousculent leur calendrier : Raphaël Glucksmann (PS-Place publique) a tenu un discours mercredi soir à Strasbourg et Jordan Bardella tiendra une conférence de presse ce jeudi quelques heures après le discours d'Emmanuel Macron.

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  • À la une

    Ce qu’il faut retenir :

    - Emmanuel Macron a regretté des "avancées limitées" sur les projets démocratiques en Europe, mais salué des réussites en matière d’unité et de souveraineté, comme sur la crise du Covid. "L’avenir de la France et de l’Europe sont indissociables", a notamment lancé le chef de l’État.

    - Pour le chef de l’État, "notre Europe, aujourd'hui, est mortelle, elle peut mourir" évoquant un "risque immense" de voir l'Europe "reléguée" et le fait que la "démocratie libérale" de l'Europe et ses valeurs sont "de plus en plus critiquées" et "contestées".

    - Face à ce péril, Macron prône "puissance, prospérité et humanisme pour permettre a l'Europe d'être un continent qui ne disparaît pas". Il veut une "Europe puissance" qui "se fait respecter" et "assure sa sécurité" et veut bâtir un "concept stratégique" de "défense européenne crédible" appelant notamment à "une capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense

    - Emmanuel Macron a aussi affirmé son souhait de mettre en place une préférence européenne dans les traités pour les domaines de la défense et du spatial.

    - Sur l’immigration, le chef de l’État appelle à "retrouver la maîtrise de nos frontières" et à "l'assumer"

    - D’un point de vue économique, Emmanuel Macron appelle à un "choc d’investissements commun" en doublant la capacité financière de l'UE. "Il faut produire plus, et vert. (...) Il faut cesser d'opposer la décarbonation et la croissance", a aussi affirmé le chef de l'État, pour qui la transition écologique est une opportunité de réindustrialisation pour l'Europe. Parmi les autres annonces à retenir, le souhait d’une "Europe de la majorité numérique à 15 ans"

    - À plusieurs reprises, Emmanuel Macron a ciblé le RN, indirectement. En évoquant les crises traversées par l'Europe dont le Brexit. "Plus personne n'ose tellement proposer des sorties de l'Europe ni de l'Euro", a affirmé le chef de l'État, un point qui a progressivement disparu du programme du Rassemblement national. La tête de liste du parti d'extrême droite Jordan Bardella doit présenter son programme dans l'après-midi. Ou quand il accuse les nationalistes de vouloir rester dans "l'immeuble" européen sans "payer le loyer" ni respecter les "règles de copropriété".

  • "Nous pouvons reprendre le contrôle de notre destin par la puissance, la prospérité et la souveraineté"

    Après avoir abordé son souhait de porter le le débat sur "la fiscalité des revenus à l'échelle internationale", ou encore avoir ciblé les nationalismes, après 1h45 de discours, Emmanuel Macron conclut : "Nous pouvons reprendre le contrôle de notre destin par la puissance, la prospérité et la souveraineté de notre Europe. La meilleure manière de connaître l'avenir, quand l'imprévu est là, c'est de faire des promesses que l'on tient".

  • Macron prône une majorité numérique à 15 ans en Europe

    Le chef de l'État aborde la question des réseaux sociaux et des plateformes numériques, et appelle à la création d'un "ordre public démocratique numérique", une "question de survie pour défendre notre humanisme", et souhaite une majorité numérique à 15 ans en Europe.

    Il appelle à "reciviliser" ces espaces numériques, et affirme qu'il s'agit d'un combat "civilisationnel". Un sujet déjà abordé au niveau national par Gabriel Attal.

    Un sujet des plateformes qu'il a également abordé sous l'angle des ingérences électorales et des propagandes, ciblant notamment la Chine avec Tiktok. "Nous devons renforcer notre capacité à lutter contre la propagande et les ingérences", particulièrement importante dans cette phase électorale, qui viennent "bousculer nos démocraties libérales", a souhaité Emmanuel Macron.

  • "Le dérèglement climatique, grand absent d’un discours lunaire" dénonce Marie Toussaint

    Parmi les réactions en direct au discours du chef de l'État, Marie Toussaint, tête de liste Ecologistes aux européennes du 9 juin, déplore l'absence du dérèglement climatique dans le discours du chef de l'État.

  • Macron veut un "vrai marché de l'épargne et de l'investissement"

    Macron veut mieux flécher l'épargne. Le chef de l'État, ancien banquier d'affaires, a estimé que "notre Europe a trois défauts : elle fait beaucoup d'épargne, nous sommes un continent très riche, mais cette épargne ne va pas dans les bons secteurs. On ne va pas assez sur le risque. Troisième défaut, chaque année notre épargne, 300 milliards d'euros, va financer les Américains, c'est une aberration", estime-t-il.

    Il prône "un vrai marché de l'épargne et de l'investissement" en Europe et appelle à un "choc d'investissements commun" en doublant la capacité financière de l'Union européenne.

  • Crise agricole : une colère pas "contre l'Europe" mais "contre la surrèglementation, les normes aberrantes"

    Emmanuel Macron aborde désormais la crise agricole, qui a secoué plusieurs pas européens dont la France en début d'année, et évoque également les traités de libre-échange, qui font débat, comme le CETA. Selon le chef de l'État, cette colère du monde agricole n'était pas "contre l'Europe" mais "contre la surrèglementation, les normes aberrantes", a estimé Emmanuel Macron, prônant "une PAC forte, simplifié".

    Concernant le CETA, le traité de libre-échange avec le Canada, le chef de l'État dénonce la "démagogie" des opposants, alors que le traité a été rejeté par l'opposition au Sénat. "Il ne faut pas qu'on tombe vers le rejet de tout accord commercial, parce que là bon courage, bienvenue la démagogie (...) Nous devons intégrer des clauses miroirs dans nos accords de libre-échange", prône Emmanuel Macron.

  • La préférence européenne, un axe d'Emmanuel Macron

    Durant son discours, dans plusieurs thèmes Emmanuel Macron a souhaité inscrire dans les traités européens la mise en place d'une préférence européenne, c'est-à-dire que les pays du Vieux continent se fournissent en priorité auprès d'un pays européen.

    Parmi les secteurs évoqués, la défense, le spatial, mais aussi l'armement militaire.

  • Les 5 secteurs clés pour l'Europe selon Macron

    Emmanuel Macron appelle à faire de l'Europe un leader dans "cinq secteurs stratégiques"

    - L'intelligence artificielle

    - L'informatique quantique

    - L'espace, où il appelle à consolider Ariane VI, "condition d'accès de l'Europe à l'espace".

    - Les biotechnologies

    - Les nouvelles énergies

  • "Cesser d'opposer la décarbonation et la croissance"

    Emmanuel Macron aborde désormais la production qu'il associe à l'écologie. "Il faut produire plus, et vert. (...) Il faut cesser d'opposer la décarbonation et la croissance", affirme le chef de l'État, pour qui la transition écologique est une opportunité de réindustrialisation pour l'Europe.

    "On veut produire plus de richesses pour améliorer le niveau de vie de tous les Européens, on veut décarboner nos économies, assurer notre souveraineté, et rester une grande puissance commerciale", prône le chef de l'État.

  • "Agir avec plus de fermeté pour les femmes et les hommes qui ne sont pas éligibles à l'asile"

    Emmanuel Macron parle désormais d'immigration, et appelle "à agir avec plus de fermeté pour les femmes et les hommes qui ne sont pas éligibles à l'asile", constatant "l'inefficacité de nos politiques de retours".

    Il affirme par ailleurs qu'il ne veut pas du modèle britannique, où les migrants illégaux vont, à partir de juillet, être renvoyé au Rwanda dans le cadre d'une coopération financière entre les deux pays. Le président de la République défend "une vraie coordination" des pays membres dans le cadre de la lutte contre l'immigration illégale.

  • Dissuasion nucléaire, cybersécurité, cyberdéfense... Macron détaille la défense de l'Europe

    Le chef de l'État a esquissé ses intentions pour bâtir un "nouveau paradigme" en matière de défense. Emmanuel Macron "que nous développions une capacité européenne de cybersécurité et de cyberdéfense", et affirme que "la dissuasion nucléaire est un élément stratégique de la défense du continent européen."

    Concernant l'armement du Vieux Continent, "j'assume qu'il nous faut une préférence européenne pour acheter du matériel militaire en Europe", assure Macron pour lequel il souhaite "emprunt européen" pour investir dans l'armement. Une défense qui reposera aussi sur la diplomatie, tient à préciser le chef de l'Etat.

  • "Puissance, prospérité et humanisme", prône Macron pour l'Europe

    "Puissance, prospérité et humanisme pour permettre a l'Europe d'être un continent qui ne disparaît pas", prône Emmanuel Macron.

    Sur la puissance, le chef de l'État veut une Europe qui se fait respecter" et "assure sa sécurité". Il faut "assumer d'avoir des frontières, les protéger, et se préparer face aux risques qui les menacent" car "il n'y a pas de souveraineté sans frontière". Emmanuel Macron réaffirme aussi la nécessité que la Russie ne gagne pas la guerre face à l'Ukraine. "La condition sine qua non pour notre sécurité, c'est que la Russie ne gagne jamais cette guerre".

    La question d'un bouclier anti missile pour l'Europe ? "peut-être", lance Emmanuel Macron face à la menace russe, qui appelle également à "une défense crédible de l'Europe".

  • Les oppositions réagissent en direct au discours

    Le discours d'Emmanuel Macron est commenté en direct sur X par certaines têtes de listes aux européennes. Marie Toussaint (Écologistes) déplore l'absence de moyens mis en oeuvre pour atteindre les objectifs fixés. "Tandis que les USA et la Chine ont lancé des investissements massifs, Macron a choisi le retour à l'austérité entravant toute capacité d'investir", déplore-t-elle.

  • "Notre Europe peut mourir", prévient Macron

    Le chef de l'État met en garde sur l'avenir de l'Europe. "À l'horizon de la prochaine décennie, le risque est immense d'être fragilisé, voire relégué. (...) Notre Europe est mortelle, elle peut mourir. Cela dépend de nos choix. Ils sont à faire maintenant. C'est aujourd'hui que se joue la question de la paix et de la guerre sur notre continent", illustrant notamment avec les questions industrielles, environnementales, d'armement ou encore en matière d'intelligence artificielle.

    "Les règles du jeu ont changé", poursuit le chef de l'État, avec notamment les cas des tensions sino-américaines ou encore la situation en Iran.

    Plus d'informations dans cet article

  • La pique de Macron au RN

    À l'occasion de ce discours sur l'Europe, Emmanuel Macron a adressé une pique au RN notamment, en évoquant les crises traversées par l'Europe dont le Brexit.

    "Plus personne n'ose tellement proposer des sorties de l'Europe ni de l'Euro", a affirmé le chef de l'État, un point qui a progressivement disparu du programme du Rassemblement national. La tête de liste du parti d'extrême droite Jordan Bardella doit présenter son programme dans l'après-midi.

  • Les réussites de l'Europe selon Macron

    L'avenir de la France et celui de l'Europe sont "indissociables", assure Emmanuel Macron depuis La Sorbonne. "Malgré les crises, jamais l'Europe n'a autant avancé", salue le président de la République, qui met en avant l'efficacité de l'Europe notamment en matière d'acquisition des vaccins contre la Covid-19. "C'est par l'Europe que nous avons su avancer".

    Il met également en avant les réussites de l'Europe en matière de défense, dans le cadre de la guerre en Ukraine, mais aussi en matière énergétiques, suite à la crise énergétique née de la guerre en Ukraine.

  • "Nous n'avons pas tout réussi", reconnaît Emmanuel Macron

    Emmanuel Macron commence son propos par un bilan, sept ans après son discours sur l'Europe. "Nous n'avons pas tout réussi il faut être lucide (...) Nous ne sommes pas allés assez loin (...) lorsque je souhaitais rendre notre Europe plus démocratique". "Il y a eu des avancées limitées, parfois par frilosité (...) Mais il y a eu des réussites en particularité en matière de souveraineté", salue le chef de l'État.

  • Emmanuel Macron arrive, en retard, pour son discours

    Emmanuel Macron vient d'arriver à la Sorbonne, à 11h12. Le discours devrait donc débuter dans les prochaines minutes, en retard. Selon plusieurs journalistes sur place, le discours devrait durer au moins 1h30.

    Selon les informations du Parisien, le propos d'Emmanuel Macron sera articulé autour des grands axes suivants : "défense et sécurité ; questions économiques, commerciales, industrielles, écologiques ; valeurs européennes, identité, démocratie".

  • De nombreux ministres présents

    De nombreux ministres sont présents pour assister au discours d'Emmanuel Macron. On peut voir le Premier ministre Gabriel Attal, Gérald Darmanin (Intérieur), Amélie Oudéa-Castéra (Sports et Jeux Olympiques), Rachida Dati (Culture), Nicolle Belloubet (Éducation), Sébastien Lecornu (Armées), Catherine Vautrin (Travail et Santé) mais aussi des poids lourds de la majorité comme François Bayrou.

    À noter que le discours sera diffusé en plusieurs langues européennes sur le site de l'Élysée, comme l'angllais, l'espagnol ou encore le polonais.

  • Des militants insoumis manifestent à proximité de la Sorbonne

    À noter qu'à quelques dizaines de mètres de la Sorbonne, où Emmanuel Macron doit prononcer un discours sur l'Europe, des militants de La France Insoumise déploient une banderole sur laquelle est écrit “Pour la paix, la justice et contre la censure”, comme le montre CLPress.

    Une référence directe à la situation à Gaza et aux différentes interdictions de conférences de Jean-Luc Mélenchon et Rima Hassan, ainsi qu'à la multiplicaiton des convocations d'élues insoumis pour "apologie du terrorisme" suite à des propos sur la situation à Gaza

  • Face au discours de Macron, les têtes de listes bousculent leur agenda

    Lutte stratégique pour les principales têtes de listes à quelques semaines des élections européennes, prévues le 9 juin. Alors que le président Emmanuel Macron tient un discours sur l'Europe à partir de 11 heures, vu par ses adversaires politiques comme une entrée en campagne, les principales têtes de liste bousculent leur programme.

    Raphaël Glucksmann (PS - Place publique), donné en troisième position dans les sondages, a ainsi tenu un meeting à Strasbourg mercredi soir durant lequel il a dévoilé les grandes lignes de son projet "Europe 2030".

    De son côté, Jordan Bardella (RN), donné en tête des sondages, donnera une conférence de presse dans l'après-midi à la fois pour réagir au discours d'Emmanuel Macron mais aussi pour dévoiler son programme.

  • Un discours de président ou de soutien à Valérie Hayer ?

    À moins de deux mois des élections européennes, prévues le 9 juin, Emmanuel Macron doit prononcer un discours fleuve sur l'Europe, d'au moins 1h30, devant un parterre d'ambassadeurs de toute l'UE, ainsi que des étudiants, à la Sorbonne.

    Là même où il y a sept ans, le chef de l'État tout juste élu prononçait un discours sur l'Europe, pour une "Europe souveraine, unie et démocratique". Sauf que cette année, le discours prononcé à moins de deux mois du scrutin européen est vu par ses adversaires comme une entrée en campagne du chef de l'État, alors que la candidate de la majorité Valérie Hayer est largement distancée par le RN dans les sondages.

    Plusieurs candidats estiment que le discours d'Emmanuel Macron doit être pris en compte dans les temps de parole de Valérie Hayer, ce qui ne semble toutefois pas prévu. Le communiste Léon Deffontaines, invité ce matin de franceinfo, comme Jordan Bardella estiment que le discours d'Emmanuel Macron à La Sorbonne est "un lancement de campagne", à six semaines du scrutin.

    En effet, l'Arcom précise à BFMTV que "à chaque fois qu'Emmanuel Macron évoquera les élections, ce temps de parole sera décompté de celui de la candidate de la liste de la majorité, Valérie Hayer.

    Ainsi, quand Emmanuel Macron se présente aux côtés de Valérie Hayer, parle des élections, affiche ou évoque son soutien à la liste de la majorité, son temps de parole est décompté comme celle d'un candidat.

    Mais quand le chef de l'État s'exprime sur des questions régaliennes ou sur "des sujets qui relèvent du débat politique", peut-on lire dans les recommandations de l'Arcom, il est dans sa fonction de président. "Et son temps n'est pas décompté", explique à BFMTV.com l'Autorité de régulation.

  • Bonjour et bienvenue dans ce direct dédié au discours d'Emmanuel Macron sur l'Europe à la Sorbonne. Le président doit s'exprimer à partir de 11 heures devant des ambassadeurs de toute l'Union européenne.