Ce que l'on sait sur la mort du numéro 2 du Hamas à Beyrouth dans une frappe attribuée à Israël

C'est la première fois depuis le début de la guerre à Gaza que les abords de la capitale libanaise sont visés. La banlieue sud de Beyrouth a été touchée par une frappe imputée à Israël et qui a fait au moins six morts ce mardi 2 janvier.

• Plusieurs morts après une explosion au sud de Beyrouth

L'agence officielle libanaise, qui annonçait d'abord un premier bilan de quatre morts "martyrs" et de plusieurs blessés, a revu dans la soirée son bilan à la hausse à six morts.

Mardi soir, de nombreux habitants avaient afflué aux abords de l'immeuble touché dans la banlieue de Beyrouth, dont la façade apparaissait très endommagée sur deux étages. À travers les murs totalement éventrés d'un de ces étages, plusieurs silhouettes de personnes étaient visibles, tentant apparemment de relever des éléments sur la frappe.

• Le numéro 2 du Hamas tué dans la frappe

La télévision du Hamas a confirmé la mort de Saleh al-Arouri, numéro 2 du bureau politique du mouvement terroriste, exilé au Liban depuis plusieurs années. Ses gardes du corps ont également été tués dans la frappe survenue ce mardi soir. Après avoir passé près de vingt ans dans les prisons israéliennes, Saleh al-Arouri avait été libéré en 2010 à la condition qu'il s'exile. Sa maison, vide, avait été détruite à l'explosif par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée fin octobre, quelques semaines après les attaques terroristes du Hamas.

Au moins un autre responsable du Hamas, Samir Fandi, a également été tué, a indiqué à nos confrères de l'AFP un responsable libanais de la sécurité.

• Le Hamas assure qu'il "ne sera jamais vaincu"

Le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh a affirmé mardi que son mouvement "ne sera jamais vaincu", après la mort de Saleh al-Arouri. Il a également dénoncé "un acte terroriste caractérisé, une violation de la souveraineté du Liban et une expansion de son agression contre notre peuple et notre nation".

Le puissant et pro-iranien Hezbollah libanais a affirmé mardi soir que cet "assassinat" par Israël "ne resterait pas impuni", tandis le Jihad islamique, un autre groupe armé de Gaza, a dénoncé une "tentative de l'ennemi sioniste (...) d'entraîner toute la région dans la guerre".

Le Premier ministre libanais a condamné un "nouveau crime israélien (qui) vise à entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation" avec Israël. Le Premier ministre de l'Autorité palestinienne a pour sa part mis en garde "contre les risques et les conséquences qui pourraient en découler".

• L'armée israélienne se dit prête "à tout scénario"

L'armée israélienne, qui a indiqué "ne pas commenter les informations des médias étrangers" a affirmé dans la soirée qu'elle était prête à faire face à "tout scénario", alors que la mort du cadre du Hamas ravive les craintes d'un embrasement régional, près de trois mois après les attaques du 7 octobre.

Ce nouvel épisode de tensions au Proche-Orient intervient quelques jours seulement après l'annonce par Tsahal que la guerre entre Israël et le Hamas se poursuivra "tout au long" de l'année 2024.

• Macron appelle à "éviter toute attitude escalatoire"

Le président de la République Emmanuel Macron, qui s'est entretenu ce mardi avec le ministre israélien Benny Gantz, a appelé à "éviter toute attitude escalatoire" après la frappe qui a touché la banlieue sud de Beyrouth.

"La France continuera de passer ces messages à tous les acteurs impliqués directement ou indirectement dans la zone", a encore indiqué l'Elysée dans un communiqué ce mardi soir.

Article original publié sur BFMTV.com