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Météo : la canicule et la sécheresse de l’été font craindre un automne extrême

L’automne est souvent synonyme d’épisodes cévenols et méditerranéens. Seront-ils plus intenses avec la sécheresse et la canicule ? Quelques explications.

CLIMAT - N’en déplaise aux aoûtiens, la rentrée de septembre approche. Après un été caniculaire marqué par une sécheresse historique qui a vidé des bancs entiers de la Loire et poussée de nombreux départements à adopter des restrictions d’eau, l’automne pourrait donner lieu, lui aussi, à des événements extrêmes.

Si l’accélération du réchauffement climatique a fait grimper le thermomètre un peu partout en France, elle a aussi provoqué une canicule marine. Un phénomène souvent plus long et moins intense qu’une canicule terrestre mais avec des conséquences fatales pour la biodiversité. Sur le pourtour méditerranéen, la température a ainsi été par endroits 6,5 °C degrés supérieure aux normales de saison. « La Méditerranée n’a jamais été aussi chaude et on sait que ça a un impact sur des phénomènes extrême. Cette causalité, entre Méditerranée chaude et des épisodes orageux potentiellement dangereux, est scientifiquement étayée », explique Météo France au HuffPost.

Ces épisodes sont ce qu’on appelle désormais des « épisodes méditerranéens » ou des « pluies cévenols ». Concrètement ce sont des remontés d’air chaud et humide instables qui génèrent des orages en rencontrant du froid. Des phénomènes qui arrivent trois à six fois par an et de manière « privilégiée en automne » précise Météo France, car c’est le moment où la mer est la plus chaude et l’évaporation particulièrement forte.

Les épisodes méditerranéens- Météo-France
Météo France Les épisodes méditerranéens- Météo-France

Si ces épisodes peuvent donner lieu à des orages violents, leurs conséquences ont parfois été désastreuses, comme en 2020 lors de la tempête Alex qui a ravagé la vallée de la Vésubie dans l’arrière-pays niçois. Et ça ne va pas s’arranger.

« Depuis 5 ans on a des études qui montrent que ce type d’événement a subi une augmentation, autant en intensité qu’en fréquence. Depuis les années 60, on pense que ce type d’événement (...) leur intensité a augmenté en gros de 20 %, et leur fréquence a été multipliée par deux », détaillait pour Le Blob, le météorologue Samuel Somot. Le lien avec le réchauffement climatique est sans appel : plus il y a de la sécheresse plus il y aura de précipitations. Le spécialiste résumait alors parfaitement l’équation dans cette formule : « dans un air plus chaud, on peut mettre plus d’humidité ».

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Assez logiquement la canicule marine qui sévit sur la Méditerranée, pourrait intensifier ces épisodes, en faisant remonter un air marin encore plus chaud et plus humide vers les terres. « Plus l’air qui vient de la mer est chaud et humide, plus on a un système orageux qui est intense », alerte ainsi Cindy Lebeaupin-Brossier, chercheuse au CNRS au Centre national de recherche météorologique, auprès de TF1.

Faut-il dès lors craindre des pluies diluviennes et des inondations en raison des sols desséchés ? Si la recette pour des épisodes extrême en automne semble assez complète, il y a toutefois un « mais ».

Certes la canicule marine est un facteur aggravant, mais il peut encore se passer un certain nombre de choses d’ici l’automne. « Une Méditerranée chaude, c’est un paramètre propice à un épisode intense, mais ce n’est pas le seul élément. Il faut aussi une situation générale, avec un air froid d’altitude qui fait ensuite remonter l’air chaud et humide. Ce qu’on sait aujourd’hui, c’est qu’il y a un potentiel, mais ça ne fait pas tout », expliquait au HuffPost, ce vendredi, Claire Chanal, prévisionniste chez Météo France. Il faudra attendre la fin du mois d’août pour avoir éventuellement de nouvelles tendances saisonnières sur l’automne. Wait and sea.

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