"Madame Rousseau n'est pas procureure": Dupond-Moretti fustige à nouveau la gestion du cas Bayou

Après la démission à la tête d'EELV du député de Paris, le garde des Sceaux a dit craindre une "société de la délation".

C'est la deuxième fois en moins que 24 heures que le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti décide de s'exprimer sur la controverse entourant la démission de Julien Bayou de ses fonctions à la tête d'EELV. Mardi, le garde des Sceaux avait estimé qu'il "y'en a marre de ces trucs-là". Ce mercredi, sur le plateau de France 2, il a dénoncé une "véritable dérive".

Pour rappel, le député écologiste de Paris a présenté sa démission quelques jours après que Sandrine Rousseau a évoqué sur un plateau télévisé de possibles violences psychologiques qu'il aurait commises sur une ex-compagne, sans toutefois que les faits soient pénalement répréhensibles.

"Une véritable dérive"

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De manière plus large, la gestion en interne de possibles affaires de violences sexuelles ou psychologiques par les partis politiques, également mise en lumière par le Comité de suivi contre les violences sexistes et sexuelles de LFI, pose problème selon Éric Dupond-Moretti.

"C'est une véritable dérive à laquelle nous sommes en train d'assister. Si chacun fait sa petite tambouille dans son coin, sa petite justice privée dans son coin, nous allons arriver vers une société de la délation qui va devenir insupportable", a-t-il estimé.

La justice et rien que la justice

Éric Dupond-Moretti a également rejeté en bloc ce mercredi la proposition de la sénatrice socialiste Laurent Rossignol, qui a estimé mardi sur Franceinfo qu'au sein du monde politique, "nous devons avoir notre propre déontologie, qui est différente du Code pénal et des décisions de justice".

Réponse du garde des Sceaux: "C'est le droit qui nous protège de l'arbitraire. Pas question d'un code de déontologie alors qu'il y a un code pénal et un code de procédure pénale". Pour Éric Dupond-Moretti, la justice et seulement la justice est habilitée à s'exprimer dans le cadre d'affaires relevant de violences sexuelles ou psychologiques.

"Cette parole (des femmes, ndlr), si elle doit être libérée, elle ne peut pas être confisquée à des fins politiciennes. Moi, je suis très attaché à de grands principes: bien sur la parole des plaignantes sur laquelle il faut travailler, mais ensuite le contradictoire et la présomption d'innocence. Ce sont des principes que connaît notre justice", a-t-il conclu.

Article original publié sur BFMTV.com

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