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Il achète une maison à 35 millions d'euros et trouve un cadavre momifié à l'intérieur

La façade murée du 12 rue Oudinot, 75007 Paris (Capture d'écran Google Street View)
La façade murée du 12 rue Oudinot, 75007 Paris (Capture d'écran Google Street View)

En janvier dernier, un hôtel particulier parisien était vendu aux enchères pour la coquette somme de 35,1 millions d’euros. Quelques semaines plus tard, les ouvriers chargés de préparer sa réhabilitation tombaient sur un cadavre vieux de près de 30 ans.

1 592 m2 habitables sur un terrain de 2000 m2, au coeur de Paris, à l’abandon depuis 30 ans : c’est un bien immobilier hors normes qui est mis en vente en début d’année. Et si les enchères débutent à 6 millions d’euros, elles ne vont pas tarder à monter en flèche. Jusqu’à atteindre les 35,1 millions d’euros, mis sur la table par Jean-Bernard Lafonta, ancien président du directoire de la société d'investissement française Wendel. Commence alors une longue phase de réhabilitation, qui doit aboutir dans quelques années à l’implantation du siège social du Groupe Wendel au 12 rue Oudinot dans le 7e arrondissement, quelque part entre l’Hôtel des Invalides et le Palais du Luxembourg. Là, les cadres dirigeants se souviendront peut-être que leurs bureaux ont longtemps caché un cadavre dans les décombres.

Beaux quartiers et pauvres gens

La macabre découverte date de fin février, le 26 exactement, révèle Le Monde. Affairés dans une cave, les techniciens chargés de sécuriser les lieux avant le début des travaux tombent sur un corps momifié, coincé sous les gravats. Tout de suite vient la question : mais à qui ce corps appartient-il ? La police criminelle est appelée par le parquet de Paris dans le cadre d’une enquête préliminaire.

Les documents découverts sur le corps disent son nom, Jean-Pierre Renaud. L’autopsie indique des traces de fractures et de blessures, qui orientent la piste vers un homicide involontaire. L’enquête de voisinage ne donne pas grand-chose sur l’homme, mais le contexte permet d’imaginer la scène : à l’époque, le lieu servait de squat pour marginaux. Il pourrait donc s’agir d’une rixe ayant mal tourné.

Une vie non résolue

Mais le mystère risque de hanter les lieux pour longtemps. C’est ce que raconte une source policière au Monde : “Trente ans après, s’il s’agit d’une bagarre entre SDF alcoolisés, il n’y aura pas forcément de réponse, et l’auteur est peut-être même déjà décédé.” Le cas échéant, Jean-Pierre Renaud sera, pour l’éternité, parti dans le secret, avec ses ombres et ses blessures.