"Je refuse d'envoyer des CRS sur des gens qui travaillent" : ces manifestations où Gérald Darmanin a pourtant envoyé des CRS sur "des gens qui travaillent"
Le ministre de l'Intérieur se défend de sa gestion de maintien de l'ordre sur la crise des agriculteurs. Un argument qui ne pèse pas lourd au regard du passé.
On "ne répond pas à la souffrance en envoyant les CRS", défendait Gérald Darmanin le 25 janvier sur TF1, avant de varier légèrement d'argument ce mercredi matin en évoquant son refus "d'envoyer des CRS sur des gens qui travaillent" sur Telématin, à condition qu'ils ne franchissent pas les lignes rouges fixées.
Une doctrine qui a pourtant été transgressée plusieurs fois par le passé depuis que Gérald Darmanin a été nommé ministre de l'Intérieur, le 6 juillet 2020.
L'exemple des mobilisations durant la réforme des retraites
Contrairement à ce que relèvent plusieurs internautes Gérald Darmanin n'était pas en poste lors des principales manifestation des gilets jaunes, ou de celles des pompiers, où des heurts marquants avec les forces de l'ordre avaient éclaté.
Mais pour autant, à plusieurs reprises depuis son entrée en fonctions, les forces de l'ordre ont été envoyées sur "des gens qui travaillent" ou face à une souffrance exprimée. L'exemple le plus flagrant est celui lors de la la réforme des retraites du printemps 2023, où de nombreux incidents ont éclaté entre manifestants et force de l'ordre au point que le Conseil de l'Europe s'alarme d'un "usage excessif de la force" lors des manifestations. Un cheminot avait notamment perdu un oeil en manifestation à Paris. Une AESH avait pour sa part eu le pouce arraché à Rouen.
Tabassage en règle. C'est pour quand la légitime défense ????
Macron le Président de la violence@LDH_Fr @Defenseurdroits#ViolencesPolicières #manif13avril pic.twitter.com/uyBQFrI9NF— Laurent (@laurentbigfr) April 13, 2023
Des points de blocage évacués par les CRS
Un recours aux CRS qui avait été remarqué hors manifestation. À Marseille par exemple, les CRS avaient été envoyés pour débloquer un dépôt, bloqué par des éboueurs, donc des travailleurs. Des affrontements avaient également éclaté devant des dépôts pétroliers.
Devant le dépôt à Fos sur-Mer, CGT versus CRS pic.twitter.com/69pVjYobsT
— Cole Stangler (@ColeStangler) March 21, 2023
L'exemple des tentes de migrants éventrées
Autre exemple qui a marqué les esprits, des tentes arrachées, des affaires confisquées et aspergées de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre sur des campements de migrants, des personnes en souffrance donc, à Paris, mais aussi à Calais.
Ce matin, après en avoir expulsé les occupants, des policiers ont détruit au couteau une dizaine de tentes dans le nord de Paris. Malgré les discours, ces pratiques persistent avec l’aval de la hiérarchie. pic.twitter.com/OmAQkjrclq
— Utopia 56 (@Utopia_56) November 20, 2022
À l'instant, des CRS gazent les couvertures et les effets personnels de demandeurs d'asile à la rue près du métro Stalingrad à Paris. Si ces pratiques sont régulières, il est rare d'en avoir la preuve. Nous entamons des poursuites. pic.twitter.com/ketFQjqc6Q
— Utopia 56 (@Utopia_56) March 9, 2023
À plusieurs reprises également, les forces de l'ordre ont été envoyées face à des cheminots qui manifestaient, comme en septembre dernier à La Défense lors d'une manifestation dans une tour du ministère de l'Écologie.
Fin de l'action, les cheminots quittent les lieux, intervention de la BRAVM pour bloquer les cheminots qui sortent de la tour du ministère de l’écologie à La Défense pic.twitter.com/4tVGRKx889
— CLPRESS / Agence de presse (@CLPRESSFR) September 26, 2023
VIDÉO - Manifestation des agriculteurs : « On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS »